Ils étaient 13,5 millions estivants d'un jour à avoir fréquenté l'une des 45 plages surveillées de la wilaya de Boumerdès durant la saison estivale (1er juin-31 août) de 2017. Ce chiffre a été communiqué par le directeur de la protection de la wilaya lors de la récente réunion de l'exécutif de la wilaya élargie aux maires de 10 communes côtières consacrée aux préparatifs de la saison estivale 2018. Pour cette année, la saison sera un peu plus longue. Pour arriver à 20 000 000 de fréquentations des plages de la région, les autorités de la wilaya entendent d'abord mobiliser tout le monde. Construire et préserver une célébrité En plus de l'aspect social de la saison estivale qui fournit un peu de répit aux citoyens éreintés par les difficultés quotidiennes, il y a l'aspect économique. Gardons-nous de parler, pour l'heure, de tourisme à Boumerdès avec un minimum de critères mondiaux mais tout simplement de saison estivale version algérienne. Donc même si ce n'est pas du tourisme dans son acception universelle, en la matière, il y a un pactole à ramasser par les jeunes, les restaurateurs, les transporteurs, les collectivités locales et d'autres intervenants. En effet, imaginons que chaque estivant dépense en moyenne 1 000 dinars, pour 20 000 000 d'estivants cela représente un gisement financier de 20 milliards de dinars - 2000 milliards de centimes. Ce gisement ne se rapporte qu'à l'exploitation de la beauté, de la sécurité et de la propreté des 47 plages qui seront ouvertes cette année. Mais le capital le plus important pour le long terme, c'est la construction d'une réputation dans le secteur du tourisme de cette région car un pôle touristique dans le sens universel ne se décrète par. Il est la bâtisse finale que construisent les citoyens, les institutions et les promoteurs d'une région qui mettent en évidence la beauté de leur région, leur hospitalité, la sécurité et la tranquillité dans leurs localités, la spécificité de leurs us, la richesse de leur terroir, les commodités qu'ils mettent à la disposition de leurs visiteurs, la tolérance dont ils font preuve. Ils se mettent, par ailleurs, dans la tête qu'un touriste est un visiteur pour une période donnée qui se donne des espaces de liberté en dépensant son argent pour jouir de moments agréables. Il devient également une source économique. Bref, on est encore loin de cette pensée à Boumerdès mais il y a une volonté de prendre ce chemin. «Il nous faut une révolution des esprits», aime à répéter le wali. Nous pouvons dire que Abderrahmane Madani Fouatih travaille dans ce sens. Le Topsummer comme motivation Si la wilaya de Boumerdès arrive à attirer 20 000 000 d'estivants, c'est déjà un acquis. Pour ce faire, le wali a mis les moyens financiers et réglementaires. Chaque commune côtière a bénéficié de 300 000 000 de centimes pour effectuer des aménagements de leurs plages. Certaines communes ont rajouté de leurs budgets respectifs pour augmenter les travaux et avoir plus de plages et plus de commodités. De plus, pour motiver les responsables et installer l'esprit de compétition chez ces responsables, le wali a lancé le concours Topsummer (Topété) de la commune la plus propre, qui offre de meilleures commodités et plus de sécurité. La commune gagnante se verra affecter 1 milliard de centimes pour investir dans l'amélioration du cadre de vie de ses administrés. Lors de cette première réunion concernant précisément les préparatifs de la saison estivale, le wali a appelé chaque responsable et, surtout, chaque maire à élaborer un plan d'action afin de permettre aux communes balnéaires d'accueillir le plus grand nombre d'estivants «dans des conditions acceptables», selon les directives du chef de l'exécutif. Il a, en outre, mis en garde les maires qui seraient tentés de délivrer des autorisations à ces racketteurs qui s'érigent en plagistes. Toutefois, le wali n'a pas totalement fermé la porte sur cet aspect de l'activité au bord des rivages. «L'année passée, certains maires ont distribué des autorisations illégales. Cela a créé l'anarchie sur les plages. Je vous rappelle que la République algérienne a décidé que les plages soient gratuites et si autorisations il y a, elles passeront par la commission de wilaya», dira-t-il avant d'exhorter les responsables sécuritaires à mobiliser plus d'effectifs. De son côté, le directeur de la Protection civile a demandé l'appui de la wilaya pour recruter pas moins de 500 maîtres-nageurs saisonniers pour couvrir toutes les plages qui seront autorisées à la baignade. Abachi L.