La politique du numérique de l'Algérie a besoin d'atouts supplémentaires et surtout d'un partenariat technologique étranger. La construction d'une économie des services dans le domaine des technologies de l'information nécessitera un soutien massif des compagnies internationales dont celui des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple). Ce soutien doit débuter obligatoirement par une présence réelle en Algérie de ces compagnies d'internet californiennes. Une question se pose donc : pourquoi ces compagnies ne veulent toujours pas être présentes sur le marché algérien ? A notre avis, les raisons sont multiples. Le gouvernement n'a toujours pas fait l'effort nécessaire pour bien promouvoir les technologies du numérique dans le pays et surtout de créer l'écosystème adéquat aux entités IT qui veulent externaliser leurs activités vers l'Algérie. L'investissement dans la formation à travers la création d'espaces d'enseignement digital s'avère être plus que jamais nécessaire. L'accès facile et multicanal au «vrai» internet haut débit devra être généralisé à tous les foyers résidentiels. Et les efforts utiles à la facilitation de la mise en œuvre d'une authentique société d'information doivent être élargis aux plans administratif, financier, juridique et universitaire. Le débat sur l'Algérie digitale demeure absent. Le monopole total de l'opérateur historique dans l'ADSL est toujours en vigueur. Dans le domaine des finances, l'arrivée du numérique au sein des banques ne se fait pas facilement. Le manque de textes juridiques d'application semble freiner cette initiative. Côté régulation, l'absence d'une législation stricte sur l'usage des données des internautes par les représentants du Web algérien plane toujours. La question de l'adéquation du contenu au support mobile se pose toujours et les règles de sa mise en exécution ne sont pas encore rédigées. La régulation devra aussi s'accompagner d'une batterie de réformes en faveur des consommateurs dont la possibilité de remboursement des frais des SMS non parvenus aux destinataires. Dans ce contexte, l'ARPT n'a toujours pas solutionné le problème de la transparence des offres mobiles, surtout celles dites de «gratuité illimitée», reste silencieuse sur la question du partage des infrastructures et de l'inexplicable asymétrie des terminaisons d'appels, et ne s'est toujours pas exprimée sur la qualité des réseaux 3G et 4G des opérateurs. F. F.