Pour réduire la facture d'électricité, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales se lance dans la réalisation d'un programme pour l'amélioration de la part des énergies renouvelables dans la consommation de ses structures déconcentrées. La facture globale d'électricité pour l'ensemble des collectivités locales est de 20,9 milliards DZD annuels dont la moitié prend en charge l'éclairage public (10,3 milliards DZD). Les créances impayées représentent, quant à elles, un quart de la facture globale avec 5,1 milliards DZD. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales se fixe ainsi le défi de développer un programme de réalisations en énergies renouvelables, photovoltaïque notamment afin de réduire cette facture. Les énergies renouvelables étant faiblement utilisées par les collectivités locales, le ministère a établi un programme pour augmenter l'apport de ces énergies qui est aujourd'hui négligeable dans le mix énergétique au niveau des communes. «Sur les 3,13 points lumineux existants dans le parc d'éclairage public, à peine 13 045 sont alimentés d'une électricité d'origine photovoltaïque, soit 0,42%», a précisé Nahla Keddache, chef de projet des énergies renouvelables au ministère de l'Intérieur, hier dans son intervention à l'occasion d'une rencontre organisée par le Forum des chefs d'entreprises sur la gestion des grands projets dans les domaines de l'énergie solaire. Hors éclairage public, la facture d'électricité des collectivités locales inclut les créances des écoles et crèches (34%), les mosquées (22%), les infrastructures administratives (20%), les infrastructures sportives (14%) et les infrastructures culturelles (5%) et commerciales (1%). Il existe, par ailleurs, a-t-elle indiqué, près de 145 000 foyers non raccordés au réseau électrique répartis sur près de 11 000 sites isolés. Or, a expliqué Nahla Keddache, les contraintes pour le développement des énergies renouvelables au niveau des collectivités locales sont multiples : «Aucune maîtrise de la consommation électrique, absence de procédures pour le développement de projets dans le domaine des énergies renouvelables, manque d'informations sur les réglementations en vigueur en faveur de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, faible rentabilité de certaines filières des énergies renouvelables pour les investisseurs et le manque d'un personnel qualifié pour le montage des projets au niveau des communes.» Les choses vont donc lentement au niveau local et la tranche de l'année 2018 du programme d'éclairage public solaire autonome prévoit l'installation de 77 000 points lumineux à travers les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud avec l'objectif de réaliser une économie de l'ordre de 278 millions DZD annuels sur la facture globale d'électricité. Le ministère de l'Intérieur a également lancé une opération pilote pour l'alimentation des écoles en électricité d'origine photovoltaïque. «L'opération consistera en l'alimentation d'une école par wilaya et une instruction du ministre a déjà été transmise aux wilayas pour identifier les écoles», a-t-elle conclu. L. H.