Le secrétaire général de l'Union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou fait l'objet de contestation de la part des sections syndicales, essentiellement de l'entreprise Naftal. Très remontés et en colère, ces syndicalistes et travailleurs ont organisé un sit-in, dans la journée d'hier, pour, disent-ils, «rejeter» la conférence des cadres syndicaux de la wilaya qui s'est tenue à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, avec, comme seul point à l'ordre du jour, expliquent les organisateurs, un débat sur l'action syndicale au niveau de la wilaya. Très remontés, ces syndicalistes, moins d'une cinquantaine, tenus à l'écart du lieu de l'activité, ont vivement exprimé leur désaveu à celui qu'ils veulent «dégager» du poste qu'il occupe durant plus d'une vingtaine d'années. «Ramdani dégage !», «Place aux jeunes !», «Non au mépris des travailleurs !» ont vivement crié les protestataires qui ont été empêchés d'accéder à l'enceinte de la Maison de la culture où se tient l'activité. Plusieurs griefs ont été proférés à l'encontre du secrétaire général de wilaya à qui il est reproché son autoritarisme et des velléités de «déstabilisation de nos entreprises (...) en procédant à des manœuvres pour éliminer tout syndicaliste élu démocratiquement pour désigner des éléments non représentatifs, sans se soucier des intérêts des travailleurs», écrivent-ils dans une déclaration rendue publique la veille. Il lui est, en outre, reproché d'«user de procédés illégaux pour entraver l'activité des sections syndicales afin de créer des mouvements de contestation à des fins inavouées».Plus grave, il lui est même imputé d'avoir causé «par ses agissements des crises au sein de nos entreprises entraînant la fermeture de certaines de ces entités économiques et des perturbations et ralentissement de l'activité au sein d'autres». Des faits qui, selon les protestataires, méritent d'être connus par les pouvoirs publics. Ils nécessitent même, ont-ils insisté, l'intervention du secrétaire général de la centrale syndicale UGTA. Abdelmadjid Sidi Saïd est instamment sollicité pour «mettre fin aux agissements de cet individu», et, suprême accusation, «de vouloir porter atteinte à la stabilité de la centrale syndicale». En effet, le bruit a couru que Ramadani Bachir serait partie prenante du mouvement de redressement qui vise le patron de l'UGTA. Vrai ou faux, l'accusation est balayée d'un revers de la main par le SG de wilaya. «Mon amitié avec Abdelmadjid est de notoriété publique ; je suis certain qu'il ne doute pas de mon amitié envers lui. Par ailleurs, il m'est inconcevable d'entreprendre quoi que ce soit à l'encontre de quelqu'un comme lui qui est issu de l'Union de la wilaya de Tizi Ouzou», dira Bachir Ramdani qui réfute tous les reproches que lui font ses contradicteurs. «Je n'ai aucun conflit avec ces travailleurs. Il y a juste un problème de discipline (des mesures conservatoires prises contre le SG de la section UGTA de l'unité Naftal de Tala Athmane, Ndlr). Je suis démocratiquement élu à la tête de cette organisation et je dois veiller à la discipline et à son bon fonctionnement conformément aux statuts et au règlement intérieur. Je n'ai aucun reproche à me faire, je ne suis ni pyromane, ni un instigateur de troubles au sein des entreprises que j'ai toujours défendues », expliquera le premier responsable de wilaya de l'UGTA. Le mouvement de contestation qui le vise est du à «une manipulation venue d'en haut», accusant la tutelle syndicale UGTA de l'entreprise Naftal au niveau central d'être de connivence avec ces travailleurs. «Ce sont eux qui les ont introduits auprès du SG qui m'a demandé des explications sur le problème et auquel j'ai répondu.» S. A. M.