Le conflit qui oppose la direction de Naftal District-Com de Oued Aïssi aux syndicalistes de cet organisme persiste. Il avait même pris une autre tournure avec l'évacuation dimanche dernier en urgence de trois des 9 grévistes de la faim, dont 3 femmes. Cette évacuation s'est produite au moment où était organisé un rassemblement de soutien des travailleurs syndicalistes grévistes de la faim des unités implantées au niveau de la zone industrielle Aïssat Idir de Oued Aïssi mais aussi d'autres unités comme Leader meubles et l'Orac de Taboukert, des unités de confection de Aïn-El-Hammam et de Larbaâ Nath Irathen, la briqueterie d'Irdjen ainsi que des syndicats d'entreprises et les unions locales UGTA de Tizi Ouzou. Un rassemblement organisé à l'appel de l'Union de wilaya de Tizi Ouzou et l'Union locale de la zone. Le conflit, qui dure depuis maintenant plusieurs semaines, a vu les deux parties camper sur leur position. Toutefois, selon le SG de l'Union de wilaya UGTA, Bachir Ramdani, ce mouvement de solidarité n'est que «le prélude d'un mouvement plus large qui paralysera toute la wilaya si les revendications des syndicalistes qui sont l'émanation des travailleurs entre autres, la liberté de l'exercice syndical conformément aux textes en vigueur, ne sont pas satisfaites». Pour lui, le syndicat n'a jamais fermé les portes de la concertation et du dialogue. «La plate-forme de revendications qui est contestée aujourd'hui a été élaborée à la demande des responsables centraux de Naftal District-Com», dira encore M. Ramadani. Pour un des grévistes de la faim, « c'est le 9e point de notre plate-forme de revendications qui suscite le courroux même de notre direction générale qui a mal pris le fait que l'on demande un audit de l'opération de rénovation des stations Naftal». D'ailleurs, lors de ce rassemblement et après avoir écouté les syndicalistes, et dans notre quête d'entendre l'autre son de cloche à savoir celui de la directrice incriminée, cette dernière a refusé de nous recevoir préférant déléguer une de ses adjointes au motif qu'elle n'était pas autorisée à s'exprimer sans l'aval de sa hiérarchie. Entre-temps, nous avons appris qu'un des grévistes de la faim est toujours hospitalisé et que la direction incriminée serait sur le point d'engager une procédure de licenciement des grévistes de la faim après avoir suspendu leur salaire ainsi que la ligne téléphonique de leur bureau syndical. En tous les cas, cette situation, qui perdure depuis maintenant près de 20 jours, risque de connaître un pourrissement qui déborderait sur toute l'activité économique de la zone Aïssat Idir si le mot d'ordre de grève générale que brandit l'Union locale de la zone Aïssat Idir venait à se concrétiser.