Le bureau local des écrivains algériens a organisé, dans la journée d'hier, une journée d'études sur le patrimoine arabo-islamique. Dédiée à la mémoire du grand poète et alchimiste, le Soufi Cheikh Mohamed Benyakoub (1869-1933). Cette rencontre a été organisée en étroite collaboration avec la famille du cheikh, sous quatre thèmes différents, dont le premier a été consacré à la vie et la biographie de Ch.Mohamed Benyakoub et présenté par le Pr Lessehal Lakhdar. La seconde intervention a été du Dr Bouamama Farid, du centre universitaire de Naâma, qui a fait une étude et une analyse de l'œuvre du cheikh. Un autre thème sur la pensée soufie du cheikh a été présenté par le Dr Gouzi Mustapha de l'université de Tlemcen. Alors que le Pr Bourezg Mohamed a fait une critique sur une merveilleuse qacida du cheikh intitulée Sidi-Hnini. Dans une brève allocution d'ouverture des travaux, le président du bureau local des écrivains algériens, l'écrivain et poète Ahmed Benchérif, a souligné la nécessité de mettre en exergue notre riche patrimoine datant de plusieurs siècles. C'est alors que nous avons réservé, aujourd'hui, nos assises à l'un des grands maîtres de la poésie populaire de l'époque en Algérie, le Soufi Cheikh Mohamed Benyakoub. Pour nous situer un peu dans son ère, il faudrait remonter donc aux 19e et 20e siècles, bien avant la Seconde Guerre mondiale. II a laissé un riche répertoire arabo-islamique de la poésie populaire, de qaçidate, de madih, à vrai dire, un riche patrimoine que nous essayons de récolter et d'exploiter, où, plus d'une centaine de poésies et d'écrits sont recensés et préservés ; la plus longue des poésies comporte un peu plus de 400 vers, décrite pour une histoire d'assassinat, alors que d'autres sont des qacidate, du madih sur la prophétie et les saints, sur le quotidien d'antan des Algériens et du monde entier, sur les épopées, ou encore sur le ghazal (l'art raffiné de la poésie courtoise et érotique), dira l'écrivain Ahmed Benchérif. Notons que le défunt cheikh était de la catégorie des grands maîtres de la poésie populaire de l'époque en Algérie, à l'exemple de Mostefa Benbrahim, Abdallah Benkriou, Mohamed Benguitoun, cheikh Smati, cheikh Benyoucef, Ahmed Medjdoub, Mohamed Belkheir et bien d'autres... et était cadi de profession de la Mahkama de la région du sud-ouest du pays, poste qu'il abandonna par la suite, pour aller à la recherche de la vérité en se déplaçant à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Sur cette vérité, il dira : dounia (la vie terrestre) est une vie d'occupation de rien... elle fait rigoler les uns et rigole des autres...si la vie était éternelle ! ô perdant... elle serait éternelle pour le Prophète. Dans ses ouvrages, on trouve également deux témoignages écrits dans les deux langues (en arabe et en français) datant du 30 mars 1922 (1er chaâbane 1340) du pacha-bey Mohamed Ennacer possesseur du royaume de Tunisie (royaume à l'époque), dont voici le texte intégral : «...Sur la proposition de notre ministre des Affaires étrangères, qui nous a fait connaître vos nobles qualités, nous vous avons conféré cette décoration. Notre nom s'y trouve gravé, et elle est de la quatrième classe de notre ordre du Nichan Iftikhar Chevalier de 1re classe. Portez-la avec joie et bonheur !» Fin de citation. B. Henine