Inscrit en 2014 au même titre que ceux de Aïn Bessem et Bordj-Okhris, le projet de l'hôpital de 120 lits de M'Chédallah semble s'éterniser. Et cette situation semble exacerber les citoyens de cette région qui attendent un hôpital digne de ce nom depuis des années. L'hôpital existant n'arrive plus à contenir le flux de malades et d'accidentés qui y sont admis quotidiennement et qui sont le plus souvent transférés vers d'autres hôpitaux comme ceux de Tizi-Ouzou ou d'Alger. Aussi, autant fut grande la joie lorsque le ministère de la Santé et de la Population avait inscrit pour cette région un hôpital de 120 lits qui puisse répondre aux besoins de la population mais également des usagers de la RN5 et ceux de l'autoroute, sur une quarantaine de kilomètres depuis Bechloul jusqu'aux portes des Bibans, autant est grande actuellement la déception de cette même population qui voit les travaux de ce projet s'éterniser. Et c'est pour attirer l'attention des pouvoirs publics qu'un comité de suivi du projet de l'hôpital de M'Chédallah s'était constitué dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs sur ce retard «inexpliqué» selon les membres de ce comité, mais également exhorter ces mêmes autorités dont, et en premier lieu le wali de Bouira pour obliger l'entreprise réalisatrice au renforcement du chantier en effectifs et en matériaux. Pour ce faire, une marche a été initiée hier lundi par les représentants avec à leur tête Hamza Boukrif. Les citoyens ont parcouru plus de 2 kilomètres depuis Vouaklane où se trouve le chantier du futur hôpital, et le siège de la daïra de M'Chédallah. Tout au long de cet itinéraire, les marcheurs avec une grande banderole sur laquelle on pouvait lire «Hôpital de 120 lits de M'Chédallah : La population demande l'inauguration immédiate. Ar Melmi ? (Jusqu'à quand ?)», et scandaient «Imoudhan bghan Sbitar» (Les malades ont besoin d'un hôpital). Arrivés devant la siège de la daïra, Hamza Boukrif a pris la parole pour expliquer le but de cette action, en rappelant la revendication de la population : l'achèvement du projet et la réception de l'hôpital dont a besoin la région «tant pour ses propres enfants que pour les usagers des routes qui sont des centaines d'accidentés à être évacués par les éléments de la Protection civile vers l'hôpital actuel de M'Chédallah avant d'être le plus souvent transférés vers l'hôpital de Tizi- Ouzou faute de spécialistes et de moyens pour leur prise en charge sur place», dira-t-il sous les applaudissements des présents. M. Hamza Boukrif exhortera le wali à intervenir auprès de l'entreprise réalisatrice pour renforcer le chantier en effectifs. «Un projet qui a démarré depuis 7 ans mais jamais achevé», dira-t-il, alors que la population souffre au quotidien à cause de l'exigüité de l'actuel EPH de M'Chédallah. Cela étant, après cette intervention, les présents ont promis d'envoyer une lettre ouverte au président de la République pour lui expliquer la situation et le besoin urgent de la région d'un hôpital digne de ce nom. Pour sa part, M. Amrane Sifouane, gérant de l'entreprise Ergozot, réalisatrice du projet de l'hôpital de 120 lits de M'Chédallah, dira que le projet est sur la bonne voie et que le retard était dû à l'absence du bureau d'études ainsi que du DSP, puisque la Direction de la santé de Bouira est restée pendant 3 ans sans directeur. Aussi, expliquera- t-il, le projet qui date de 2014 a été retardé de trois ans à cause de ces deux facteurs mais également, le gel des financements des projets à cause de la crise financière vécue par le pays. Ce n'est que récemment, dira M. Amrane, que les problèmes restés en suspens comme les situations restées impayées, ainsi que la présence d'un bureau d'études, ont été réglées grâce à l'intervention du P/APW et du vice-président de l'APW, MM. Boutata Ahmed et Chachoua Hamid. M. Amrane rappelle que plus de 150 millions de dinars ont été investis sur ses propres fonds, et dira que des engagements ont été donnés au wali pour achever le projet dans 15 mois et «cela se fera, pourvu que les situations restées impayées soient réglées dans les plus brefs délais». Y. Y.