La cour de Bouira a eu à traiter ce jeudi, dans sa session criminelle, de l'affaire du terroriste Fateh Tayeb, arrêté par les forces de l'ANP lors d'une opération de ratissage le 14 décembre dernier, à la lisière de la forêt Rabta relevant de la commune d'Aomar, à 22 kilomètres au nord-ouest de Bouira. Le terroriste Tayeb Fateh, alias Yasser Abou Kouthaïma, était présenté à l'époque comme un chef d'un groupe terroriste, activant dans la phalange Al Farouk sur un territoire compris entre Boghni et Draâ-Liza dans la wilaya de Tizi-Ouzou et Aomar dans la wilaya de Bouira. Lors de sa capture, un communiqué officiel du MDN avait été rendu public et parlait de la neutralisation d'un dangereux terroriste et la récupération d'une kalachnikov, trois chargeurs, 195 balles, une paire de jumelles et 10 kg de produits explosifs. C'est dire l'importance de la prise mais également, vu le matériel récupéré, l'importance de ce terroriste dans l'organigramme de l'organisation terroriste qu'est AQMI, Al Qaïda au Maghreb islamique ; une organisation terroriste qui reste toujours active en Algérie malgré l'apparition en 2014 de groupe de Djund Al Khilafa qui essayera de suppléer à cette organisation en faisant allégeance à Daesh. Yasser Abou Kouthaïma était présenté comme étant un chef d'un groupe, activant sous la houlette de la phalange Al Farouk. Il avait à son actif un sinistre bilan faits de faux barrages, de kidnappings des enfants de riches entrepreneurs dans la wilaya de Tizi-Ouzou, d'attentats contre les groupes de légitime défense, des gardes communaux, des militaires et des patriotes, particulièrement dans la région d'Aomar du côté de Rabta lors de multiples actions de sabotage du gazoduc Hassi R'mel- Bordj Ménaïel, mais également, l'un des terroristes qui ont participé à l'assassinat de sept civils à Boghni. Il faut rappeler que, lors de sa capture, le terroriste était grièvement blessé et avait une jambe amputée, probablement suite à une mauvaise manipulation d'une bombe artisanale que ce terroriste était sur le point de poser sur l'une des pistes empruntées par les patriotes chargés de la surveillance et la protection du gazoduc. Sur les circonstances qui ont entouré sa capture, plusieurs versions avaient circulé à l'époque. Du côté officiel, le communiqué du MDN parlait de la capture d'un terroriste et la récupération d'un arsenal de guerre ; d'autres sources parlaient à l'époque de la tentative de ce terroriste de se faire soigner chez des citoyens en les implorant de lui ramener un médecin sans alerter les services de sécurité ; chose qui n'a pas eu lieu puisque ces citoyens l'ont dénoncé auprès des éléments de la brigade de la gendarmerie d'Aomar qui se sont aussitôt déplacés vers l'endroit où se trouvait ce terroriste qui était grièvement blessé. Enfin, la troisième version est celle que ce terroriste a défendu ce jeudi, à savoir son intention de se rendre aux services de sécurité avec armes et bagages. Ce jeudi, lors de son procès, et après la lecture de l'arrêt de renvoi dans lequel on apprend que le prévenu, Tayeb Fateh alias Yasser Abou Kouthaïma, natif de la région d'Aomar et âgé de 39 ans, était condamné par contumace à plusieurs reprises notamment au niveau des tribunaux d'Alger, de Bouira, Boumerdès et Tizi-Ouzou, tant il était cité dans plusieurs affaires liées au terrorisme en étant l'un des terroristes notoires parmi ces groupes ayant commis des attentats, assassiné des éléments des services de sécurité lors des attaques contre les convois de l'ANP , ou encore lors des embuscades contre les éléments de groupes de légitime défense, des gardes communaux, des policiers, des gendarmes et des patriotes ; ou encore le racket des citoyens lors de faux barrages dressés dans le triangle compris entre Boghni, Draâ-El- Mizan et Aomar; le sabotage du gazoduc Hassi-R'mel - Bordj Ménaïel et enfin, les kidnappings d'enfants d'industriels et d'entrepreneurs surtout dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Plusieurs personnes parmi ses victimes étaient présentes ce jeudi à la cour de Bouira et ont été appelées à la barre pour parler de leurs handicaps et blessures mais également, essayer de reconnaître ce terroriste qui était au box des accusés et qui avait créé un climat de terreur pendant près de 20 ans dans cette région, soit depuis qu'il avait rejoint les maquis terroristes en 1998 jusqu'à sa capture le 14 décembre 2017. Lors de son interrogatoire, le prévenu a essayé à maintes reprises d'expliquer qu'il s'était rendu de son propre chef aux forces de sécurité en leur envoyant des citoyens pour les informer du lieu où il se trouvait. Cependant, le juge lui rappelait à chaque fois, pourquoi il ne s'était pas rendu auparavant, c'est-à-dire avant qu'il soit blessé par une bombe qui lui a valu l'amputation d'une jambe. De fait, sa soi-disant reddition, n'est, comme l'a rappelé le procureur général lors de son réquisitoire, qu'une tentative de ce terroriste d'échapper à la lourde peine qu'il encourait puisqu'il était reconnu coupable de participation à plusieurs assassinats, notamment l'assassinat des sept civils à Boghni et tant d'autres actes terroristes. Aussi, après avoir énuméré tous ces actes dont le prévenu était coupable, le procureur général a requis la peine de mort au prévenu Fateh Tayeb, alias Yasser Abou Kouthaïma. Après délibérations, et malgré les plaidoiries des avocats du prévenu qui ont essayé de faire bénéficier à leur client, les dispositions de la loi portant réconciliation nationale, les juges ont tous plaidé coupable et le prévenu qui était poursuivi pour des chefs d'inculpation d'appartenance à une organisation terroriste, assassinat, et atteinte à la sûreté de l'Etat et à l'économie nationale, sera condamné à la réclusion à perpétuité. Le prévenu a une semaine devant lui pour faire appel. H. M.