La session criminelle, qui clôturait ses travaux ce lundi, a eu à traiter, lors de ce dernier jour, l'affaire du terroriste Rabah D., alias «Abou El Djoud», arrêté par les éléments de l'ANP lors d'une offensive menée dans la région de Kadiria, à 30 kilomètres au nord-ouest de Bouira, plus exactement sur les hauteurs d'Ouled Belfodhil. Pour rappel, cette offensive s'était soldée, comme nous le rapportions dans l'édition du Soir d'Algérie du 5 mars 2016, par l'élimination de deux terroristes et la capture de deux autres, Rabah D., âgé de 43 ans et blessé à l'épaule, et H. S., âgé de 32 ans et natif d'Ammal dans la wilaya de Boumerdès, blessé à la jambe, et la récupération de leurs armes, des pistolets automatiques de type kalachnikov, des munitions, des téléphones portables et des lunettes à vision nocturne ; selon le communiqué rendu public à l'époque par le MDN. Ce lundi, le terroriste «Abou El Djoud», qui était présent à la barre, devait répondre des chefs d'inculpation d'appartenance à une organisation terroriste, assassinat d'agents de l'ordre, création d'un climat d'insécurité et racket de citoyens. Lors de la lecture de l'arrêt de renvoi de Rabah D., qui était poursuivi dans sept affaires différentes mais toutes liées au terrorisme, l'on apprend que celui-ci avait rejoint le maquis terroriste en 2004 pour activer sous la houlette de la phalange Eccham qui activait dans la région de Draâ El Mizan, dans la wilaya de Tizi-Ouzou avant de rallier la phalange Al Farouk qui active sur l'axe Lakhdaria – Kadiria – Aomar, et dont le chef n'est autre que le tristement célèbre Guerache Boudjemâa qui est actuellement soupçonné de rallier le groupe Jund Al Khalifa qui a fait allégeance à Daesh. Dans le même arrêt de renvoi, l'on apprend également que moins d'une année après avoir rejoint le maquis, le terroriste Rabah D. s'était illustré par l'assassinat, en 2005, de son cousin, puis quelque temps après, par la pose d'une bombe qui a explosé au passage d'une patrouille de gardes communaux dans la région de Krarib, causant la mort du chef du détachement. Le prévenu est cité également dans plusieurs actes de sabotage à l'explosif du pipeline Hassi-R'mel – Dellys, ainsi que le racket des citoyens et des villageois dans ces localités éloignées d'Aomar. Ce lundi et tout en niant être derrière l'assassinat de son cousin et celui du chef de détachement de la garde communale, ou encore le racket de citoyens, alors que plusieurs témoins qui étaient appelés à la barre l'ont largement reconnu, Rabah D. a néanmoins reconnu son adhésion à un groupe terroriste tant il était arrêté en plein maquis les armes à la main. Cela étant, après avoir entendu tous les témoins et après avoir répondu à plusieurs questions posées par le juge et d'autres membres du jury, le parquet a requis la perpétuité. Après délibérations qui ont eu lieu tard dans l'après-midi d'avant-hier, le prévenu Rabah D., alias «Abou El Djoud», reconnu coupable, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.