La course au soutien à un cinquième mandat pour le président de la république ne constitue pas un fleuve tranquille tant l'option suscite une bataille féroce pour qui fera preuve de plus de zèle. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est vraiment le cas de le dire avec l'accusation de marginalisation lancée par la confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) à l'encontre du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Une centrale syndicale qui, de concert avec bien d'organisations patronales signataires du pacte économique et social, avait, jeudi dernier, paraphé une motion d'adhésion au front populaire auquel a appelé le président de la république, le 20 août dernier et signifié, par ricochet, son soutien à un cinquième mandat. Une motion dont la démarche semble, selon la CGEA, «s'écarter totalement de la vision du président de la république souhaitant une mobilisation de nos potentialités». Tant, ajoute-t-elle, «elle divise car elle n'a pas fait l'objet d'une concertation des structures patronales sur la vision préconisée». Pour la CGEA, cette entorse à la vision présidentielle se révèle dans «sa marginalisation, elle, la doyenne du patronat est plus crédible que les autres organisations patronales du fait qu'elle contrôle 48 wilayas de militants structurés ainsi que la présidence de toutes les organisations patronales économiques et financières des pays de la rive sud de la Méditerranée, sans oublier qu'elle est aussi membre de l'organisation internationale des employeurs, qui n'a pas été invitée intentionnellement». Avec ce potentiel, la CGEA se dit «mieux placée pour satisfaire les souhaits d'une mobilisation positive qu'a souhaitée le président de la république». Bien plus, pour l'organisation patronale le secrétaire général «se trompe car la CGEA est un membre important ayant adopté et signé le pacte économique et social et aussi elle est l'un des partenaires les plus importants en sa qualité de syndicat patronal et organisation doyenne». Ceci non sans rappeler que son président d'honneur, en sa qualité de président du conseil national de TAJ, parti qui a soutenu le président de la république pour le 5e mandat, a engagé de facto la CGEA avant même l'initiative du patron de la centrale syndicale. Il faut rappeler que l'UGTA et des organisations patronales, signataires du Pacte économique et social de croissance, ont signé jeudi dernier une motion spéciale de soutien et d'adhésion à l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lancé le 20 août dernier à l'occasion de la journée du moudjahid, pour l'édification d'un «front populaire solide» pour faire face aux défis internes et externes qui se posent à l'Algérie. Les organisations patronales signataires de la motion, le Forum des chefs d'entreprises (FCE), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) et l'Union nationale des investisseurs (UNI), affirment «soutenir le Président Bouteflika par conviction» pour «permettre à l'Algérie de poursuivre son épanouissement et son développement». M. K.