Fin du suspense autour de l'élection présidentielle. La date de sa tenue est connue depuis vendredi. La classe politique, jusque-là dans l'expectative, se positionne franchement pour les partis qui n'ont jamais caché leur allégeance, un peu moins pour les autres. Si pour le FLN et le RND, le soutien de la candidature non encore déclarée du Président en exercice coule de source, c'est aussi le cas pour le parti de Amar Ghoul. Seule inconnue pour ces formations, la décision que prendra leur «candidat». Au MSP, l'instance électorale s'est déjà réunie hier, donnant un avant-goût de la décision que prendra le parti. Le Parti des travailleurs délègue la décision à ses instances au moment où Djaballah a tranché : il ne sera pas candidat tandis qu'au FNA, on prend acte. Front justice et développement : Djaballah n'est pas candidat Le président du Front justice et développement annonce la couleur. Il ne sera pas candidat. Abdellah Djaballah estime qu'une telle candidature serait «inutile». Quelle position adoptera le parti vis-à-vis du rendez-vous électoral ? C'est au conseil consultatif du parti qu'est dévolue cette mission. Il tranchera dans les prochains jours quant à la participation du parti ou pas à ce rendez-vous et de quelle manière. Djaballah ne semble pas placer la question de la présidentielle en tête des priorités de son parti. Il dit poursuivre les consultations entamées avec certains partis politiques, notamment ceux de l'opposition. FNA : respect de la décision, vœu de prolongation Le président du Front national algérien (FNA) s'est contenté de dire qu'il respectait la décision de convocation du corps électoral du premier magistrat du pays. Moussa Touati, qui ne dit rien de ses intentions pour le moment, formule le vœu de voir le mandat du Président actuel prolongé dans une phase de transition qui devra, dit-il, être accompagné d'une révision de la Constitution. MSP : Makri prend acte et anticipe Très actif depuis des semaines, multipliant les initiatives, le président du MSP n'en perd pas le nord pour autant. Alors que ses instances doivent trancher dans les jours à venir, il est demandé aux cadres et aux militants de se tenir prêts à collecter les signatures en faveur de la candidature de Abderrezak Makri pour ne «pas être pris de court». Le bureau exécutif du MSP s'est réuni immédiatement après l'annonce de la convocation du corps électoral. Une réunion sanctionnée par un communiqué dans lequel le parti s'engage à «la construction du consensus national» et à saisir toutes les opportunités qui lui sont offertes, «quelle que soit l'issue de la présidentielle d'avril 2019». Une session ordinaire du majlis echoura du parti est prévue les 25 et 26 janvier prochains pour trancher définitivement la position du parti». Son instance électorale était déjà réunie hier, donnant un avant-goût de ce que sera la décision du parti. PT : la visibilité en attendant le positionnement Louisa Hanoune espérait un facteur de visibilité, son vœu est désormais exaucé. La date des élections étant connue, il restera au Parti des travailleurs de trancher en faveur d'une participation ou pas au rendez-vous électoral. Son congrès tenu il y a quelques semaines n'avait pas pu se positionner, déléguant la prise de décision à ses instances qui étaient elles-mêmes dans l'expectative. RND : dans l'attente de la décision de Bouteflika Quelques heures après l'annonce de la convocation du corps électoral, le patron du RND donnait déjà la position de son parti. Ahmed Ouyahia a applaudi l'annonce, affirmant que sa formation politique était opposée au report. «Le respect des délais et le retour au choix du peuple font partie des traditions qui étaient défendues par le Président Bouteflika depuis qu'il est au pouvoir. Et c'est conforme à la position de notre parti. Les Conseils nationaux, élargis, ont tous appelé à la candidature de Bouteflika. Et si on a appelé à la candidature de Bouteflika, cela voudrait dire aussi qu'on était pour la tenue de la présidentielle dans les délais», dit-il, profitant de l'occasion pour réitérer l'appel du RND au président de la République pour se porter candidat à nouveau. Face à ces développements, le bureau national du parti a pris la décision de convoquer la sixième session du conseil national pour le 31 janvier prochain. Pour le RND, il ne s'agit ni plus ni moins que d'attendre que le Président annonce de manière officielle sa candidature. FLN : un seul but, la continuité Tout comme au RND, au FLN, l'annonce de la tenue des élections dans les délais est saluée. Pour le parti, pas de doute à avoir : les instances mandatent pour seul candidat l'actuel Président en exercice. Il est même présenté comme le candidat du parti. Le parti reste néanmoins dans l'attente d'une annonce officielle pour mettre en branle sa logistique et faire campagne sous le signe de la continuité. Le TAJ se dit «fidèle» à Bouteflika Pas de grande différence avec le FLN et le RND chez le TAJ. Le parti de Amar Ghoul s'est félicité de la tenue des élections dans les délais. Dans une réaction rendue publique quelques heures après l'annonce de la tenue des élections le 18 avril prochain, le parti annonçait que «comme nous l'avions déjà déclaré, la présidentielle aura lieu dans les délais», profitant de l'occasion pour lancer un appel à Bouteflika pour «continuer à diriger le pays en se portant candidat pour l'élection présidentielle», affirmant son «soutien» et sa «fidélité» au président de la République. Seule inconnue pour le moment au sein du parti : les intentions du locataire d'El-Mouradia. Nawal Imès