Le transfert d'Emiliano Sala a tourné au drame : l'attaquant italo-argentin a disparu à bord d'un avion de tourisme parti de Nantes en direction de Cardiff, lundi soir, à une vingtaine de kilomètres au nord de l'île de Guernesey. Le club de Nantes, que Sala venait de quitter pour s'engager avec Cardiff, a annulé l'entraînement hier matin à la Jonelière où les joueurs, arrivés à 8h15 pour le petit-déjeuner, ont appris la nouvelle. Le match de Coupe de France prévu à l'Entente Sannois-Saint-Gratien (National), mercredi soir, a été reporté. L'alerte sur la disparition de l'avion dans lequel se trouvait Sala a été donnée vers 20h20, heure anglaise, lundi soir. Le contrôle aérien de Jersey a signalé qu'un petit appareil de tourisme monomoteur Piper PA-46 Malibu avait disparu des radars, avec à son bord deux personnes dont l'identité n'était pas précisée. Des sources policières françaises au petit matin, puis la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) vers midi, ont confirmé qu'Emiliano Sala était à bord de l'appareil. Selon une source proche du dossier, l'avion transportait deux passagers en plus du pilote. Selon les contrôleurs aériens de Jersey, l'avion, qui volait dans un premier temps à 5.000 pieds, avait demandé à descendre et évoluait à 2 300 pieds quand il a disparu des radars. Des recherches en mer et aériennes ont été immédiatement déclenchées mais interrompues quelques heures plus tard sans qu'aucune trace de l'appareil ait été détectée, en raison du vent qui se renforçait, d'une mer trop agitée et d'une mauvaise visibilité. Les opérations ont repris hier matin à 9h, toujours sous la direction des gardes-côtes de Guernesey, avec des moyens britanniques et français: deux avions, deux hélicoptères et un bateau de sauvetage. Mais aucune trace de l'avion n'avait été trouvée en milieu de journée. L'avant-centre de 28 ans, auteur de 12 buts sur la première moitié de saison en Ligue 1, venait d'être transféré du FC Nantes à Cardiff pour une somme record pour le club gallois, estimée par la presse à 17 millions d'euros. Sala avait été formé à Bordeaux, qu'il avait rejoint à l'adolescence par le biais de Proyecto Crecer, l'école de football fondée par les Girondins en Argentine, dans la province de Cordoba. Au Haillan, le centre d'entraînement de Bordeaux, mardi matin, l'atmosphère était lourde. Le milieu argentin Valentin Vada, que Sala considérait comme son petit frère, a tweeté en espagnol : «Allez mon frère!! Réapparais s'il te plaît!!» Prêté à différents clubs (Orléans, Niort, Caen), il avait enchaîné les buts mais sans parvenir à s'imposer à Bordeaux et avait fini par signer à Nantes en 2015 pour un million d'euros. Avec les Canaris, il était enfin parvenu à faire oublier ses allures un peu gauches et sa technique rudimentaire grâce à un réalisme précieux qui avait attiré l'œil de clubs plus huppés. Après avoir vu s'évanouir la possibilité d'un transfert en Turquie à Galatasaray cet été, il avait finalement obtenu un bon de sortie au mercato d'hiver, au grand dam de l'entraîneur Vahid Halilhodzic, ancien grand avant-centre de Nantes des années 1980, avec qui il avait lié une relation forte.
«Très attachant, très travailleur» «C'est un garçon très attachant, très travailleur», répétait à l'envi le coach franco-bosnien à son sujet. Au pays de Galles, Sala s'était engagé pour trois ans et demi avec son nouveau club, 18e et relégable en Premier League, qu'il devait aider dans sa lutte pour le maintien. «Je suis très heureux d'être ici. Cela me fait très plaisir et j'ai hâte de commencer à m'entraîner, de rencontrer mes nouveaux coéquipiers et de me mettre au travail», avait-il déclaré lors de sa signature samedi. Lundi, il était revenu à la Jonelière, le centre d'entraînement du FC Nantes, prendre ses dernières affaires. Le compte Twitter du club avait publié une photo du joueur entouré de ses ex-coéquipiers, souriant comme toujours. La Premier League avait déjà été endeuillée cette saison par une autre catastrophe aérienne, le crash d'un hélicoptère transportant le président du club de Leicester, Vichai Srivaddhanaprabha. Le 27 octobre, le milliardaire thaïlandais, ainsi que quatre autres personnes, avait perdu la vie quand l'hélicoptère les transportant s'était écrasé aux abords du King Power Stadium, après une rencontre contre West Ham en championnat.