Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées à Guelma dans une ambiance bon enfant, mais hostile à la prolongation du quatrième mandat du président et au pouvoir en place. Jusqu'à 14 heures, après la prière de Dohr ce vendredi, les manifestants ont dû retenir leur souffle en attendant de récidiver l'exploit des grandes marches, du 22 février et celles du 1er et 8 mars derniers, qui avaient rassemblé des foules immenses. Pari très largement gagné! Puisque les guelmois ont encore montré ce vendredi 15 mars, leur force et leur capacité à se rassembler, «l'impression que toute la ville était dehors». Ils ont ensuite marché dans les grands axes de la ville. Les jeunes n'étaient pas les seuls à composer cette marée humaine qui a défilé, notamment, contre la période de transition proposée par Bouteflika. On y voyait aussi des vieux, des personnes plus ou moins âgées, des familles avec leurs enfants, des femmes jeunes et moins jeunes. Des slogans et des mots d'ordre tels que «système dégage», «FLN dégage», se sont ensuite succédé et repris par une foule, tellement immense que l'on ne pouvait pas estimer. C'est une nouvelle étape qui vient d'être franchie. Les guelmois se sont d'ailleurs félicités de l'esprit pacifique qu'incarne exemplairement cette marche, que toute la population de Guelma retiendra sans doute, et qu'on peut témoigner de la ferveur qui y régnait. Noureddine Guergour