Une mobilisation populaire inédite à la proposition faite cette semaine par Gaïd Salah, pour tenter d'y répondre. Une véritable marée humaine a envahi les rues de Guelma dans une gigantesque manifestation pour exiger le départ immédiat de tout le système « yatnahaou gaâ». Les slogans clamés renvoyaient à l'urgence d'« opérer un changement radical du régime, dans toutes ses composantes » et au « rejet du changement dans le même système, qui veulent le pérenniser », pouvait-on ainsi entendre au sein du cortège. On pouvait encore lire sur des pancartes « FLN au musée », « RND dégage » et autres slogans tout aussi hostiles qu'ironiques à l'encontre de Bouchareb, Ouyahia, Ben-salah, Belaïz... Les manifestants guelmois avaient donc décidé de maintenir leur mouvement, ils se disent convaincus qu'«une vraie transition ne peut se faire avec les personnes qui incarnent le système ». La réponse était donc claire après la proposition du chef d'état-major de l'armée qui a appelé mardi dernier à une sortie de crise par la voie de l'article 102 de la Constitution, qui selon eux est « insuffisante » et « ne répond pas aux revendications populaires ». « On réclame non seulement le départ de Bouteflika, mais de tout le régime », déclarent les marcheurs qui se montrent décidés à camper sur leurs positions. Le défilé guelmois a quitté le boulevard Souidani-Boudjemaâ en plein centre-ville en direction de la place du 19-Mars, devenue un lieu emblématique des marches populaires, déclenchées le 22 février dernier, sans débordements signalés, comme à l'accoutumée. Des bénévoles encadrant la marche avaient revêtu des gilets oranges. Des consignes de sécurité avaient été données la veille, à travers les réseaux sociaux, appelant notamment les manifestants à être vigilants sur l'infiltration d'éventuels perturbateurs. Noureddine Guergour