Après l'imposante manifestation de mardi, des étudiants et des employés de la Conservation des forêts, de l'Action sociale, des services agricoles, de la pêche, des dispositifs d'emploi Angem, Ansej, ils étaient, une nouvelle fois, des centaines de travailleurs exerçant dans les administrations publiques, à l'image du secteur bancaire, la Cnas, l'ONA, à marcher dans la matinée d'hier à travers les principales rues du chef-lieu de wilaya de Béjaïa. A l'instar des travailleurs du secteur économique public ,les employés des administrations publiques qui ont également répondu massivement au mot d'ordre de grève nationale lancé sur les réseaux sociaux depuis mardi pour trois jours (les 26,27 et 28 mars) pour accentuer la pression sur le système et accélérer son départ, sont descendus dans la rue pour faire entendre leurs voix et réitérer leur rejet du système politique en place dans le pays. Organisés en carrés représentant chaque administration locale, les marcheurs ont réclamé à tue-tête leur rejet du système politique en place. « Leblad bladna w ndirou rayna» («c'est notre pays, c'est à nous de décider », « Bouteflika ma tzidech dqiqa (vous n'aurez pas une minute de plus», « FLN,RND berra ! », « Système dégage ! », ont chanté en chœur tout au long du parcours de la marche les manifestants. Plusieurs pancartes et banderoles sur lequelles l'on pouvait lire « Non à la transition gérée par la mafia ,tous berra ! », « Sidi Saïd dégage ! » , « Nous voulons un changement radical et non du replâtrage ! » , « Le pouvoir au peuple », « Non à une conférence nationale sous tutelle du pouvoir », etc. ont été également brandies par des marcheurs drapés de l'emblème national. Des slogans fustigeant la dernière sortie de Gaïd Salah appelant à l'application de l'article 102 déclarant inapte le Président à gérer le pays, ont fusé aussi de la foule . « fakou a si Salah ! », « tous berra ! » ont scandé des manifestants. « L'article 102 aurait dû être appliqué depuis le 4e mandat déjà sachant que Bouteflika était très malade et tout le monde sait qu'il ne disposait ni de ses facultés mentales ,ni physiques pour l'imposer au peuple. Aujourd'hui, le peuple est unanime à réclamer un changement radical qui passe aussi par le retrait de l'armée du champ politique. La dernière sortie de Gaïd Salah sent une autre manœuvre pour gagner du temps et faire perdurer ce système dont le peuple veut le départ. Tous doivent partir, Apn, Sénat, élus à tous les niveaux, le Conseil constitutionnel fantoche au service du même clan. Il faut une véritable transition démocratique avec des hommes nouveaux crédibles qui ne se sont jamais mouillés dans les rouages de ce système corrompu et corrupteur. Il faut faire confiance à la nouvelle génération de militants pour reprendre enfin le flambeau pour l'instauration d'un véritable Etat de droit. Une 2e République digne pour notre peuple qui vient de donner au monde entier une véritable leçon de maturité politique et de civisme », a martelé un cadre d'une agence bancaire rencontré lors de la manifestation à Béjaïa. A. Kersani