Visible jusqu'au 6 juin prochain au palais de la culture Moufdi-Zakaria, l'exposition «Héritages culturels immatériels en Afrique » met en exergue les joyaux de la mémoire artistique, littéraire et traditionnelle du continent, classés patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Organisée par le tout nouveau Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine immatériel en Afrique (Crepiaf), l'exposition propose des panneaux (images et textes) et des vidéos détaillant les caractéristiques des patrimoines de 27 pays africains, dont l'Algérie. Cette dernière est représentée par l'ensemble de son patrimoine immatériel mondial de l'humanité, à savoir l'ahellil du Gourara, ce genre musical ancestral des Zénètes inscrit en 2008 ; le costume nuptial de Tlemcen, cette tenue de la mariée richement ornée et hautement symbolique (2012) ; l'imzad, désignant à la fois l'instrument et le genre musical pratiqué exclusivement par des femmes dans le Sud algérien, au Mali et au Niger (2013) ; le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi-Cheikh effectué par les communautés soufies nomades et sédentaires dans la wilaya d'El Bayadh le dernier jeudi de juin et ponctué par des rituels religieux et des festivités profanes d'une durée de trois jours (2013) ; la fête de la Sbeïba de Djanet, une célébration touareg remontant aux âges les plus anciens et célébrant le pacte de paix entre deux tribus en guerre (2014) ; le Sbouê de Timimoun, les festivités singulières et typiques par lesquelles les habitants de l'Oasis rouge accueille le Mawlid Ennabaoui (2015) et, enfin, les mesures d'eau des foggaras (kyaline el ma), connues notamment à Adrar et Tamanrasset et représentant un ingénieux système séculaire de récolte et de conservation de l'eau pluviale (2018). Une vingtaine d'autres pays africains sont représentés dans cette exposition à l'instar du Mali avec son espace culturel du Yaaral et du Dégal qui désigne les festivités annuelles des populations peules célébrant la traversée du fleuve Niger par les troupeaux de retour de transhumance ; la Centre-Afrique avec ses chants polyphoniques des Pygmées Aka ; le Zimbabwe avec les danses mbende ; le Burkina Faso avec les techniques de fabrication des instruments traditionnels et notamment le balafon ; la Tunisie avec la poterie des femmes de Sejnane ; le Maroc avec la place Jamaâ Lefna de Marrakech, etc. A souligner que le Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine immatériel en Afrique a ouvert ses portes en mars dernier à la Villa Abdeltif. Centre de catégorie 2, il est créé sous l'égide de l'Unesco et composé d'experts et de représentants d'instances spécialisées chargés de permettre aux compétences locales du continent de mieux identifier, inventorier, documenter et sauvegarder le patrimoine immatériel africain. S. H.