C'est, désormais, l'épreuve de vérité pour Belmadi et ses hommes. Un peu plus de 320 jours depuis sa nomination à la place de Rabah Madjer Belmadi, qui sera à sa première CAN comme sélectionneur lui qui n'a disputé qu'une seule Coupe d'Afrique en tant que joueur (2004 en Tunisie), va devoir apprendre ce qu'est une phase finale, en Egypte de surcroît. Depuis mercredi, la sélection s'adapte à son nouvel environnement. Hormis Halliche qui a foulé le Cairo-Stadium en 2009 lors de la «brûlante» finale égypte-Algérie pour le compte des qualifications au Mondial-2010, et Doukha qui a fait quelques virées sur le bord du Nil en compagnie de certains clubs qu'il a fréquentés en Algérie engagés en compétitions africaine ou arabe, le reste du contingent sera à sa première. Une découverte, en fait aussi bien aux Mahrez, Brahimi, Guedioura et aux autres vieux briscards de la sélection que pour les «bleus» que sont les Atal, Delort et autres Boudaoui. C'est aussi un retour de Djamel Belmadi sur le lieu qui l'a vu, en 2001 à l'issue d'un certain égypte-Algérie (5-2) en qualifications de la Coupe du Monde-2002, jeter son maillot lorsque Djadaoui l'a fait remplacer par Bourahli. Une aventure que Belmadi et ses élèves veulent réussir en lançant de la meilleure des façons la compétition, demain soir face au Kenya. Un adversaire qui revient en phase finale de la Coupe d'Afrique pratiquement quinze ans après, en 2004, soit la CAN que le driver algérien a disputée en tant que capitaine des Verts. Une sorte de «retrouvailles» en définitive sans que vraiment personne ne connaisse personne. Belmadi est allé isoler ses troupes à Doha pour préparer ce rendez-vous continental tandis le Français Sébastien Migné, ex-adjoint du très célèbre globe-trotter Claude Leroy, a façonné son team dans un centre de rugby, celui-là même choisi en 2011 par Halilhodzic pour reconstruire l'équipe nationale qui venait de se faire balayer par le Maroc en qualifications de la CAN-2012. Adaptation terminée, place à la concentration Les préparatifs bouclés, les deux équipes vont désormais s'expliquer sur le terrain du 30-Juin au Caire. Un match à six points, à en croire les propos des joueurs et de l'entraîneur Belmadi. Un ensemble qui a, semble-t-il, trouvé ses repères sur le sol égyptien. Lors des séances d'entraînement en particulier car, pour l'hébergement, la FAF a mis le paquet en offrant le meilleur établissement hôtelier de la capitale d'Oum Dounia. Hier, les coéquipiers de Bensebaïni ont travaillé loin des regards, comme lors de l'entraînement de mercredi sur la pelouse du Petrosport Stadium. Dans l'ensemble, les 22 joueurs n'ont pas ressenti de gêne particulière par rapport au climat et à la qualité de la pelouse. Le seul souci relevé par le sélectionneur a trait aux ballons, conçus spécialement pour la CAN, que ses éléments commencent à peine à découvrir. «On avait demandé avant d'aller en préparation d'avoir ses nouveaux ballons mais la CAF n'a pas donné suite à notre doléance», dira Belmadi, jeudi en zone mixte. Ce qui n'empêche pas aussi bien le coach des Verts que ses capés de croire que le match de demain soir sera la clé de cette CAN. «Il va falloir s'attendre à une compétition difficile. Le match de dimanche nous ouvrira l'appétit pour aller le plus loin possible dans cette épreuve», note Feghouli qui assure que le jeu de l'Algérie sera plus offensif que d'habitude. «Il faut être solides. Jouer l'offensive n'est pas un gage suffisant pour s'imposer. Les meilleures sélections africaines sont celles qui ont une meilleure assise défensive, celles qui encaissent le moins de buts. C'est vrai que nous avons de bonnes individualités sur le plan offensif mais là aussi, il faut savoir concrétiser», dira encore le joueur de Galatasaray. La meilleure attaque c'est la… défense ! Autres temps, autres philosophies de jeu. La règle qui donnait la prime au jeu offensif pour assurer les victoires, et donc les titres, ne serait plus valable. Du moins pour certains de nos internationaux. Feghouli mais aussi Mahrez et Brahimi, ceux-là mêmes que les experts qualifient parmi les meilleurs techniciens que l'Algérie a comptés en sélection. Pour tous, «il faut mouiller le maillot», clame le double champion de Turquie. Si pour la défense, les certitudes se confirment au fil des jours avec la reconduction du quatuor Mandi-Benlamri-Atal-Bensebaïni, l'attaque garde jalousement certains de ses secrets. Comme le fait d'aligner d'emblée, demain face au Kenya, la paire Delort-Bounedjah. Un choix dur à prendre surtout que les assises médianes ne sont pas totalement confortées. Brahimi, Mahrez, Belaïli, mais également Guedioura et Abeid, peuvent fort bien forcer le verrou des athlétiques Harambee Stars. Il n'en demeure pas moins que ce scénario dépend davantage de la posture de l'équipe entraînée par Sébastien Migné. Une formation qui défend bien, en bloc bas, et qui sait attendre son heure. Belmadi est à ce titre catégorique. «Personne n'est venu ici pour de la figuration. Nous devons bien démarrer le tournoi», fera-t-il savoir. A bon entendeur ! La séance aura lieu au stade du 30 juin Mise en place ce soir L'équipe s'entraînera ce soir (22h locales, 21h à Alger), soit à l'heure du match sur le terrain du stade du 30-Juin au Caire. La séance sera ouverte pendant 15 minutes à la presse et verra Belmadi mettre en place ses derniers réglages pour le match de demain soir. Le sélectionneur national devra animer ce matin (11h locales, 10h à Alger) une conférence de presse au niveau de la salle des conférences du stade du 30-Juin. M. B.