Le stage de Doha, entamé le samedi 8 juin dernier, a pris fin hier au lendemain du match amical face au Mali. Les hommes de Belmadi ont passé, hier, leur première nuit sous le ciel égyptien où ils prendront part à la phase finale de la CAN-2019 (21 juin au 19 juillet). Fin heureuse pour le regroupement du Qatar. Un rassemblement qui a connu quelques «troubles» mais qui aura été une réussite, à en croire les principaux acteurs. La victoire face aux Aigles du Mali, dimanche soir, serait-elle derrière cette note d'optimisme qui s'est dégagée chez joueurs, entraîneurs et membres de la délégation algérienne présents au Qatar ? A vérifier. Même si le mot d'ordre aujourd'hui, à l'heure du débarquement de l'EN sur le sol égyptien, demeure le maintien de cette dynamique en vue du premier match, dimanche prochain, face au Kenya mais surtout le long du tournoi africain d'Egypte-2019. Le moral au beau fixe après ce succès face au Mali, dans le test qui n'avait d'amical que le nom tant les protagonistes se sont donné à une partie à la limite du musclé, les camarades de Belaïli vont devoir mettre à l'épreuve tout ce qu'ils avaient travaillé à Sidi-Moussa puis à Doha sur les terrains égyptiens. Désormais, les effets du climat (chaleur et humidité) ne devraient pas constituer des obstacles insurmontables pour des éléments ayant passé dix jours dans des conditions autrement plus «épicées» que celles qu'ils vont trouver au Caire et dans d'autres villes égyptiennes. Au pire, la météo annonce des températures oscillant entre 39° (vendredi, jour d'ouverture de la CAN) et 36° (dimanche lors du match Algérie-Kenya). Ce qui est un temps autrement plus doux comparativement à Doha où, à l'heure des entraînements, les journées suaient sous 40°-45°. C'est un volet important dans l'adaptation des joueurs à ce qui les attend réellement en Egypte. L'autre aspect qui permet d'afficher un certain optimisme a trait au travail technico-tactique effectué par le staff et les joueurs aussi bien en Algérie qu'au Qatar. Sur les deux rencontres amicales livrées en l'absence des caméras, la deuxième face au Mali s'étant déroulé à huis clos, le sélectionneur national semble avoir fait une grande partie de ses choix quant à la composante qui débutera face au Kenya et celle qui affrontera le Sénégal quatre jours plus tard. Des certitudes se dégagent sur le plan défensif avec la confiance renouvelée à M'Bolhi, Atal, Belamri et Mandi et un petit doute concernant le duel Farès-Bensebaïni sur le flanc gauche. Un «combat» qui peut consacrer le jeune Rennais qui avait débuté face au Burundi pour céder sa place au latéral de SPAL à la 68' a été incorporé à un quart d'heure de la fin du match gagné contre le Mali. Durant les deux présences de Bensebaïni sur le terrain, l'EN n'a pas encaissé de buts mais a surtout réussi à en inscrire un but par Delort sur un ballon parti du flanc gauche. Autant dire que l'ancien Paciste tient le bon bout pour débuter aussi bien face au Kenya que contre le Sénégal. Un milieu reconfiguré, une attaque plus efficace ! Si Belmadi a tranché à 90% ses choix défensifs, des doutes persistent quant aux éléments qui composeront la ligne médiane, dans l'animation et la récupération s'entend. Il semble bien que le chantier de composer le milieu de terrain fut le plus délicat pour le staff technique. En ce sens que sur deux matchs Belmadi a utilisé plusieurs variantes en s'appuyant sur sept joueurs (Feghouli, Guedioura, Mahrez, Brahimi, Abeid, Bennacer et Boudaoui), le huitième médian retenu pour cette CAN-2019, Haris Belkebla ayant été exclu et remplacé par un attaquant (Delort) sans faire ses preuves. Parmi ce lot, deux joueurs semblent faire l'unanimité. Il s'agit de Feghouli et Belaïli qui, à l'origine, sont des attaquants (droit et gauche) reconvertis aussi bien en club qu'en sélection (depuis l'arrivée de Belmadi, du moins) en animateurs. Le sociétaire de Galatasaray est le seul capé retenu comme midfielder à disputer l'intégralité des deux matches amicaux. Sauf imprévu de dernière minute, l'ex-milieu droit de Valence sera l'homme de base du milieu algérien. A ses côtés, et dans l'animation offensive, Youcef Belaïli a pris de l'avance sur ses concurrents et peut allègrement postuler à une place de titulaire. L'enfant d'El-Bahia a délivré deux passes décisives et a inscrit un but lors des matchs tests à Doha. Son entente avec Bounedjah lui offre la possibilité de conduire les menées offensives des Verts pendant la CAN. Aux côtés de qui ? C'est la grande question posée par les observateurs qui, sur la base de feuilles de matchs fournies par le site de la FAF, hésitent entre Brahimi et Mahrez. C'est vrai que Brahimi a débuté face au Burundi puis contre le Mali, match durant lequel le capitaine de l'équipe Mahrez a fait son entrée à l'heure de jeu, mais il semble bien que les chances du meneur de Porto sont minimes d'entamer le match contre le Kenya, dimanche soir. Le couloir gauche de l'attaque peut fort bien être occupé par Belaïli, Farès ou bien Mahrez. Cela dépendra de la stratégie choisie par Belmadi et de la posture tactique de l'adversaire. Les Kenyans savent bien jouer dans un bloc bas, c'est pourquoi le seul moyen de les déstabiliser est de compter sur un joueur qui provoque en profondeur. Brahimi étant plus un meneur de jeu qui préfère la latéralité, on voit mal comment il pourrait s'incruster dans une arrière-garde ultra-verrouillée. Pour la récupération, il est fort probable que Belmadi choisisse Guedioura comme sentinelle et Bennacer (ou Abeid) comme premier relanceur. Le vieux mais athlétique médian de Nottingham Forest a pour lui l'expérience et la robustesse pour lutter face aux colosses Harambees. La pointe de l'attaque, enfin, ne devrait pas échapper à Baghdad Bounedjah qui a su tirer son épingle de jeu lors des deux rencontres amicales (2 buts). L'attaquant d'Al-Sadd qui a marqué à l'occasion des cinq dernières confrontations de la sélection a de la marge par rapport à Delort, qui a signé son premier but chez les Verts à l'occasion de sa première sélection officielle, et surtout Slimani qui a joué un quart d'heure face au Burundi avant de rester sur le banc le long de la rencontre contre les Aigles du Mali. M. B.