Le cas du candidat à la présidentielle tunisienne, Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounès, emprisonné depuis le 23 août pour blanchiment d'argent, continue d'alimenter les colonnes de la presse en Tunisie, particulièrement après le refus, vendredi, par la Cour de révision tunisienne de contester dans la forme la décision d'emprisonnement émise à son encontre par la Cour d'inculpation, signifiant ainsi son maintien en prison. Le candidat, Nabil Karoui, est l'un des cinq candidats favoris du scrutin de dimanche, selon les sondages effectués jusqu'ici. Dans une interview accordée, samedi, au journal arabophone au grand tirage Essabah, le constitutionnaliste et expert en droit, Farid Ben Hadja, a indiqué que la libération du candidat Karoui sera une évidence si ce dernier sort vainqueur de la présidentielle soit dans son premier ou deuxième tour. «La victoire du Karoui aux élections signifie tout simplement que le peuple le soutient et à ce titre, il doit être libéré, afin de satisfaire la volonté du peuple laquelle après tout traduit le sens même de la démocratie», a-t-il plaidé, notant que la décision de la libération du candidat Karoui sera décidée à ce moment-là par le président intérimaire, à savoir Mohamed Nacer. La libération du candidat peut se faire aussi, indique l'interviewé, sous une autre forme, à savoir de reporter la condamnation du candidat à après la fin de son mandat présidentiel. «Les poursuites judiciaires peuvent se poursuivre après la fin du mandat», explique le juriste, faisant remarquer que ce procédé est très répandu dans des pays démocratiques. Le candidat Nabil Karoui, a été emprisonné le 23 août sur ordre de la Cour d'inculpation pour blanchiment d'argent et évasion fiscale, ainsi que fuite de la devise. Sa campagne électorale a été animée par le staff dirigeant de son parti. Le candidat, Nabil Karoui a, pour rappel, entamé une grève de la faim après le refus de la Cour de révision de contester la décision de son emprisonnement. Le scrutin présidentiel en Tunisie a vu la candidature de 26 candidats. Un nombre jugé exceptionnel par les analystes politiques en Tunisie. La campagne électorale pour ce rendez-vous électoral a pris fin vendredi. Les candidats observaient samedi le silence électoral. Les résultats du premier tour de la présidentielle seront connus mardi, selon la Haute Instance indépendante de la surveillance des élections(ISIE). Dans le cas de l'absence d'une victoire absolue, les deux candidats remportant le plus nombre de voix des électeurs s'affronteront au deuxième tour devant avoir lieu dans 15 jours après, soit au début du mois d'octobre. Les candidats mécontents disposent de trois jour après l'annonce des résultats pour déposer leurs recours. APS