Un jeu d'attaque inerte, des résultats décevants, et des solutions qui n'arrivent pas : sur la sellette, l'entraîneur du FC Barcelone Ernesto Valverde a-t-il encore les moyens de sortir son équipe du trou d'air dans lequel elle s'enfonce ? Après la lourde défaite à Levante samedi (3-1), Valverde avait promis de «trouver des réponses». Trois jours plus tard au Camp Nou, le Barça n'a rien proposé contre la plus faible équipe du groupe F de Ligue des champions, le Slavia Prague (0-0), et toutes ses failles persistent. En surface, Valverde dit «s'inquiéter un peu, c'est tout», alors que son équipe piétine, avec une très morose entame du mois de novembre. Pourtant, les raisons d'être sérieusement préoccupé sont nombreuses. Arsène Wenger, ancien entraîneur français d'Arsenal, a vivement critiqué le projet de jeu de Valverde sur beIN Sports, mardi : «le Barça joue comme une équipe en crise : son jeu est lent, sans dynamisme, et très individualiste dans les derniers mètres», a analysé le technicien. «Le Barça est un cas intéressant, parce qu'il a l'héritage d'un jeu collectif brillant, avec un Léo Messi qui faisait des différences. Aujourd'hui, on a l'impression qu'ils jouent en attendant (un coup de génie de) Messi. Il faut se demander à quel point leurs deux derniers échecs en Ligue des champions, ces deux dernières années, les ont affectés. Car depuis, ils ont perdu leur charisme», a-t-il encore asséné.
Valverde «assume» En difficulté dans l'entrejeu, incapable de casser les lignes adverses et souffrant devant la menaçante pression défensive des Tchèques mardi, le Barcelone de Valverde, qui alignait pour la première fois d'entrée un trio d'attaque Griezmann - Messi - Dembélé mardi soir face à Prague en l'absence de Luis Suarez, touché au mollet droit, doit proposer mieux. «Evidemment, cela génère de la frustration, car nous n'avons pas gagné et le match n'a pas été bon», a concédé l'entraîneur du Barça. «On sait qu'il y a beaucoup de pression sur l'équipe, et on se doit de répondre». Une pression qu'il «assume» : «l'entraîneur est le responsable de l'équipe, du groupe, et quand une équipe perd on se tourne toujours en premier lieu vers l'entraîneur. Je l'assume», avait-il déjà encaissé après le revers à Levante. L'horizon s'assombrit pour Valverde, arrivé sur le banc du Barça en mai 2017 : il doit, désormais, faire face à ses détracteurs au sein même du club, aux sifflets des supporters à la sortie des joueurs comme mardi soir, ainsi qu'aux rumeurs annonçant l'arrivée prochaine de l'actuel sélectionneur des Pays-Bas et ancien joueur du Barça (1989-1995), Ronald Koeman.
La rumeur Koeman Dimanche, ce dernier a annoncé, dans l'émission Good Morning Eredivisie sur Fox Sports, avoir une clause dans son contrat de sélectionneur des Oranje (qui court jusqu'en 2022) lui permettant de rejoindre le FC Barcelone après l'Euro-2020, en cas de proposition du club catalan. Cette information avait déjà été révélée en octobre par un des dirigeants de la fédération des Pays-Bas, Nico-Jan Hoogma, mais Koeman l'avait alors réfutée. «Un mensonge dans mon intérêt», a-t-il précisé dans la même émission, dimanche. «Tout le monde sait que j'aime le Barça, les gens savent tout l'amour que j'ai pour ce club dans lequel j'ai grandi comme joueur et comme personne», avait déclaré le technicien il y a deux ans, quand son nom circulait pour remplacer Luis Enrique sur le banc catalan. C'était finalement Ernesto Valverde qui avait été choisi. «En tant qu'entraîneur, j'ai deux rêves à réaliser. Le premier est d'être sélectionneur des Pays-Bas. Mon autre rêve, c'est d'entraîner un jour le Barça», avait-il alors ajouté. Il ne lui manque plus que le second. Pour le moment, Valverde a toujours le soutien de ses joueurs, Gérard Piqué et Frenkie De Jong en tête, qui ont demandé «de la patience» mardi soir. De l'espoir, aussi, voilà sur quoi se replie Valverde : «Si on peut plonger dans un trou en trois jours, alors on peut aussi en sortir en trois jours.»