Ayant inscrit 33 buts en sept matchs de qualification, l'Angleterre a croqué jeudi le modeste Monténégro (7-0) et décroché son billet pour l'Euro-2020, mais des doutes subsistent sur la défense des «Three Lions» qui vont devoir prouver qu'ils savent aussi sortir les griffes derrière. Jeudi soir, l'équipe de Gareth Southgate n'avait besoin que d'un point face aux Monténégrins pour composter son ticket pour la phase finale. Mais pour honorer le 1 000e match de la sélection - première équipe nationale à atteindre cette marque -, les Anglais en ont passé sept à la lanterne rouge du groupe... Après en avoir déjà mis six à la Bulgarie chez elle, cinq au Monténégro à Podgorica, cinq aux Tchèques à Wembley et autant aux Kosovars à Southampton... Avec 34 buts inscrits depuis début 2019, les Anglais ont, d'ores et déjà, connu leur année la plus prolifique depuis 1982. Mais lors de cette année de Coupe du monde, ils avaient eu 15 matchs pour atteindre ce total, contre neuf depuis le 1er janvier. Et il serait surprenant que ce chiffre ne gonfle pas encore dimanche à Pristina dimanche, face à un Kosovo troisième du groupe et déjà hors course dans ces éliminatoires (mais qualifié pour les barrages). Kane/Sterling, duo redoutable La paire composée d'Harry Kane - 11 buts en 7 matchs, dont un triplé contre le Monténégro - et de Raheem Sterling (8 buts en 6 matchs) a été d'une efficacité redoutable. Le buteur-remiseur de Tottenham et le feu follet de Manchester City sont très complémentaires et avec Marcus Rashford (Manchester United), Jadon Sancho (Dortmund), ou les deux attaquants de Chelsea Tammy Abraham et Callum Hudson-Odoï, l'Angleterre est extrêmement bien pourvue dans ce secteur. Toutefois, si la sélection veut fouler la pelouse de Wembley le 12 juillet prochain, date de la finale à domicile et objectif avoué de l'Angleterre, il ne faudra surtout pas se leurrer sur le niveau de l'opposition qu'elle a eu à affronter jusqu'ici, ni sur ses limites. Le milieu de terrain reste largement perfectible, surtout dans sa créativité, même si l'arrivée récente en sélection de Mason Mount (Chelsea), à juste 20 ans, ou de James Maddison, le maître à jouer de Leicester, actuel dauphin de Liverpool, offre des pistes. En revanche, le match en République tchèque, lors de leur seule défaite de ces éliminatoires (2-1) ou même la réception du Kosovo (5-3) ont à nouveau affiché de manière criante les limites de la défense, même face à des équipes très moyennes. Qui avec Maguire dans l'axe ? Parmi les rares certitudes dans cette ligne, il y a Trent Alexander-Arnold, indiscutable sur le flanc droit, même si le jeu de la sélection nationale se prête moins bien à ses envolées que celui de Liverpool. Et dans l'axe, Harry Maguire semble à peu près le pilier autour duquel construire l'axe, mais aucun joueur ne semble s'imposer comme complément, John Stones n'ayant pas progressé comme espéré, alors que Fikayo Tomori manque encore (21 ans) d'expérience. Les autres choix viendraient de clubs de second rang, qu'il s'agisse de Tyrone Mings (Aston Villa), Michael Keane (Everton), voire même Lewis Dunk (Brighton) ou James Tarkowski (Burnley), qui ont déjà gravité autour de la sélection. Quant au gardien, en dépit de la saison décevante d'Everton (15e), l'Angleterre semble condamnée à rester fidèle à Jordan Pickford, davantage un choix par défaut que par conviction. Les matchs de préparation qui s'annoncent devront impérativement servir à résoudre ces problèmes face à des adversaires bien plus consistants que lors des éliminatoires, sous peine de voir les Anglais retomber de leur petit nuage.