«Non à l'exploitation des personnes», tel a été le thème d'une journée d'information et de sensibilisation organisée ce dernier jeudi à l'hôtel Sabri sur la corniche de Annaba par le Premier ministère et le Comité national de prévention et de lutte contre ce phénomène dégradant pour la personne humaine. De nombreux représentants des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères, de la Justice, de la Solidarité, de la Santé et de la Communication ont pris part à cette journée. Un sujet qui a intéressé également les services de sécurité (Gendarmerie nationale et DGSN), ainsi que d'autres institutions dont l'Organe national de protection et de promotion de l'enfance, du Conseil national des droits de l'Homme et celui du Croissant-Rouge algérien. Prenant la parole à l'ouverture de cette journée, le wali de Annaba, Toufik Mezhoud, a souligné qu'il s'agit d'«un problème très sensible touchant les valeurs humaines. D'où la nécessité de mettre à jour les données relatives à cette grave question relevant de l'esclavagisme. Notre pays, estime encore le wali de Annaba, accorde un intérêt particulier à ce phénomène touchant particulièrement les femmes et les enfants». Le représentant du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes évoquera, quant à lui, les mesures prises par l'Etat algérien qui a multiplié ces dernières années les mesures de lutte contre ce crime visant les catégories sociales vulnérables. Pour sa part, le représentant du ministère de la Justice considère que tout acte imposé à une personne sans son consentement relève d'un crime puni par la loi. Il y a aussi le cas des filières de l'émigration clandestine. Celui-ci entre dans la catégorie de l'exploitation des personnes, relève la même source. On apprendra également que plus de 2,5 millions de personnes, constituées principalement de femmes et d'enfants, font l'objet chaque année de ce phénomène à travers le monde. Ils sont exploités par des filières de prostitution, de mendicité, de travail forcé, obligés de commettre des crimes… sans parler de l'esclavage moderne et du prélèvement et trafic d'organes. C'est une activité criminelle qui rapporte plus de 32 milliards de dinars aux filières internationales. Ellle vient en troisième position, juste après le trafic de la drogue et celui des armes, selon les statistiques de l'Organisation des Nations-Unies (ONU). Même si le phénomène est relativement faible en Algérie par rapport à d'autres pays en Afrique, Asie et Amérique latine, estime-t-on, il est fait état par les organisateurs d'un plan de lutte national pour protéger les personnes vulnerables. On évoquera, par ailleurs, la coopération et les multiples rencontres locales, nationales et internationales qu'organise le Comité national pour l'échange d'informations avec les associations et les organes nationaux et internationaux activant dans le domaine. Lors du débat, un universitaire a mis l'accent sur la prévention et le durcissement de la législation contre ce phénomène qui est considéré comme un crime contre l'humanité. D'où la nécessaire sensibilisation de la société civile à se mobiliser pour lutter contre ce crime abject et infâme. A. Bouacha