Une confrontation entre Abdelghani Hamel et Noureddine Berrachdi, ancien chef de Sûreté de la wilaya d'Alger, s'est récemment déroulée, a-t-on appris de sources proches du dossier. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette confrontation s'est déroulée non pas au niveau d'un tribunal, comme le veut habituellement la tradition dans ce genre de procédure, mais à l'intérieur de la prison d'El-Harrach où a été incarcéré l'ancien patron de la DGSN au début du mois de juillet dernier. L'ancien chef de Sûreté de la wilaya d'Alger a été, pour sa part, extrait de la prison de Blida et acheminé au pénitencier d'El-Harrach où il a dû répondre aux questions posées par le juge en charge de son dossier, qui est lui aussi venu spécialement de Blida pour les besoins de cette étape de l'instruction. Selon les informations en notre possession, les interrogations du juge avaient pour objectif de savoir si Noureddine Berrachdi avait reçu des instructions de son supérieur pour déclencher des enquêtes visant certaines personnalités et des membres de services de sécurité appartenant à des corps autres que celui de la police en vue d'exercer des pressions sur eux. Face à El Hamel, ce dernier nie avoir reçu des ordres dans cet objectif et fait savoir qu'il avait toutes les prérogatives nécessaires pour déclencher des enquêtes lorsque la situation le demandait. L'ex-responsable de la DGSN a appuyé les propos de son ancien collaborateur en soutenant que la fonction qu'occupait alors Berrachdi lui attribuait les pouvoirs de déclencher des enquêtes contre toutes les personnes soupçonnées dans les affaires qu'il traitait. Les mêmes sources font savoir que ce volet de l'instruction du dossier de Berrachdi est lié aux accusations publiques prononcées par Abdelghani Hamel à la suite de la saisie des 701 kg de cocaïne au port d'Oran. L'ancien patron de la DGSN avait alors déclaré que «pour lutter contre la corruption, il fallait avoir les mains propres», avant d'ajouter qu'il allait fournir un dossier à la justice. Dans les faits, ces propos ont été suivis du déclenchement de plusieurs enquêtes menées à l'encontre d'éléments de services de sécurité et de certains officiers sous prétexte que ces derniers avaient acquis des logements de manière avantageuse. Plusieurs d'entre eux ont pu d'ailleurs prouver la régularité de la procédure qui leur avait permis d'acquérir leur logement. L'enquête déclenchée à l'encontre de Noureddine Berrachdi a prouvé, au contraire, que le procédé était destiné à alimenter le dossier promis par Hamel à l'opinion publique. Ce dossier n'a cependant jamais été transmis à la justice, et l'ancien patron de la DGSN a même démenti avoir prononcé ces mots (dans une déclaration aux médias) peu de temps avant son arrestation. L'ex-chef de Sûreté de la wilaya d'Alger, Noureddine Berrachedi, a été, quant à lui, placé sous mandat de dépôt le 3 juin dernier, par le juge d'instruction du tribunal de Blida. Il se trouvait sous contrôle judiciaire depuis le 23 mai dernier. Berrachdi est poursuivi pour exploitation de fonction à des fins personnelles et abus de pouvoir. Il est également suspecté d'accointances avec Kamel Chikhi, et d'avoir facilité ses déplacements à l'aéroport d'Alger afin de lui éviter des fouilles par les agents de la police des frontières et des douanes. C'est une affaire dans laquelle a été également inculpé le chauffeur de Abdelghani Hamel, également accusé d'avoir facilité les déplacements de Kamel Chikhi au niveau de ce même aéroport. El Hamel comparaîtra, quant à lui, au cours de la semaine prochaine dans une tout autre affaire où il est notamment poursuivi pour abus de fonction et obtention illégale d'avantages. Ses deux fils, incarcérés eux aussi au mois de juillet dernier, devraient également être jugés durant ce procès. A. C.