Pas d'autre issue à la crise libyenne que le dialogue loin de toute ingérence. Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, réunis jeudi à Alger, l'ont réaffirmé avec force. L'intérêt de l'Algérie pour la question libyenne n'a rien d'étrange, il découle des conséquences directes du conflit en cours et des «raisons bien connues », affirme le ministre des Affaires étrangères. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'Algérie est bien décidée à faire entendre non seulement sa voix mais également celle de ses voisins dans le dossier libyen. A l'unanimité, la Tunisie, le Tchad, l'Egypte, le Soudan, le Niger mais également le Mali disent non à toute ingérence étrangère en Libye, à la cessation de la prolifération des armes et au respect de la souveraineté de la Libye. Les ministres des Affaires étrangères de ces pays étaient réunis jeudi à Alger. Une réunion à laquelle a également pris part le ministre des Affaires étrangères allemand. Précision de Sabri Boukadoum, ladite rencontre «n'est pas un mécanisme mais plutôt une réunion de concertation et de coordination pour faire entendre la voix des pays voisins dans les forums internationaux ». L'Algérie, assure le ministre des Affaires étrangères, reste attachée à la concertation dans le cadre de l'UA et de l'ONU. S'exprimant lors d'un point de presse à la fin des travaux, Sabri Boukadoum a précisé qu'aucune invitation n'avait été lancée en direction des belligérants libyens mais qu'Alger était prête à accueillir toute partie en mesure d'apporter une solution à la crise. Il ajoutera que les ingérences avaient compliqué la situation, rappelant que les participants à la réunion de jeudi étaient tombés d'accord sur « la nécessité de respecter la Libye en tant qu'Etat uni ainsi que la souveraineté des autorités légitimes à travers l'ensemble du territoire libyen ». Dans le communiqué sanctionnant les travaux, les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye ont, en effet, insisté sur « la nécessaire prohibition des armes et l'interdiction de leur prolifération sur le territoire libyen », affirmant que « la solution politique inter-libyenne constitue la seule solution à la crise » appelant les différentes parties en conflit à adhérer au processus de dialogue politique sous les auspices des Nations-Unies, avec le concours de l'Union africaine et des pays voisins. Ils n'ont pas manqué d'exprimer « leur profonde préoccupation vis-à-vis de la gravité de la situation que traverse la Libye et son impact négatif sur la sécurité et la stabilité des pays voisins », tout en insistant sur « la nécessité pour toutes les parties libyennes à rester engagées dans le maintien du cessez-le-feu » en s'engageant « dans un règlement pacifique de la crise libyenne, loin de toute solution militaire et d'intervention étrangère, y compris les milices et les mercenaires, pour favoriser l'organisation d'élections transparentes qui répondent aux aspirations du peuple libyen et préservent l'indépendance de la Libye, son unité et sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire ». Face aux risques que fait courir la crise libyenne sur les pays voisins, il a été convenu d'intensifier la coordination pour faire face aux menaces sur la stabilité non seulement de la Libye mais des pays limitrophes également. N. I.