La croissance des start-up représente aujourd'hui un grand potentiel en termes de développement économique. Cependant, l'Algérie peine toujours à trouver à ces sociétés un modèle business adapté à son économie. Le Forum des chefs d'entreprises, FCE, appelle, à ce titre, à « la mise en place d'une stratégie cohérente », permettant de développer une « véritable assise pour la croissance des start-up ». Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Toutefois, pour Djawad Allal, vice-président de cette organisation patronale, chargé de la commission digitale, avant d'aller vers l'instauration d'un business model définissant le statut des start-up, il serait raisonnable de commencer par répondre aux fondamentaux permettant l'existence et surtout la durabilité de ces entreprises. Invité jeudi dernier sur la Radio Chaîne 3, Djawad Allal a ainsi posé quelques préalables susceptibles d'accompagner le processus de développement des start-up. Comme celles-ci expriment un grand besoin d'être financées, il faut, dit-il, « installer des leviers de financement bien propres à ces entreprises ». A côté, ces sociétés ont besoin d'être accompagnées et coachées. Djawad Allal tient sur ce point à faire ressortir la nuance entre les start-up et les petites et moyennes entreprises, expliquant que le modèle des premières doit se distinguer du modèle des PME. Parlant des difficultés qui entravent la croissance des start-up, l'invité de la radio relève le retard constaté dans le domaine du développement numérique. Selon ce dernier, il faut en effet instaurer des bases numériques plus ou moins performantes, pour pouvoir faire durer la vie d'une start-up. Le vice-président du FCE explique, à ce propos, que par exemple, l'e-paiement est une partie très importante dans le développement des start-up. « La partie Cloud et l'infrastructure du Datacenter est un aspect non moins négligeable », a-t-il souligné. Il poursuit en appuyant la dépendance de la survie des start-up de la technologie. Et pour cause, « même si la création de start-up touche des secteurs comme l'agriculture, le tourisme… », le volet numérique devra être intégré pour qu'une société ,de quelque nature qu'elle soit, puisse évoluer plus rapidement. Djawad Allal fera remarquer que la filière du numérique a été négligée. Dans la mesure où maintenant, il y a d'autres métiers qui se créent dans le domaine de l'intelligence artificielle, « elle n'arrive pas à trouver un ancrage par rapport à l'institutionnel qui lui permettrait d'avoir un statut particulier », explique-t-il, en ajoutant que c'est précisément cela qui va pousser l'investissement. Djawad Allal a, dans ce contexte, ajouté que le développement des start-up doit être accompagné par une stratégie « cohérente », qui devra, par conséquent, « définir ce qu'est pour nous l'innovation ». S'ensuivra de déterminer les objectifs de croissance et « d'identifier les mécanismes de financement de ces entreprises », a-t-il insisté. M. Z.