Elle se présente comme un véritable levier pour la diversification économique, pourtant, elle peine à se développer. La filière numérique en Algérie se heurte à plusieurs obstacles, dont en premier, l'absence d'un écosystème favorable à son épanouissement. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Intervenant hier lundi au forum d'El Moudjahid à cet effet, Djaoued Allal, vice-président du forum des chefs d'entreprises, chargé du développement numérique, a pointé du doigt l'inexistence d'un statut particulier qui définirait le rôle de cette filière. Il a indiqué que les lois incluses dans la réglementation «actuelle», inhérente à la digitalisation, démontrent qu'elles n'ont aucun apport bénéfique sur son développement. «Nous avons constaté que celle-ci tend à freiner toute innovation». Pour donner une idée sur la faible contribution de cette filière dans l'économie locale, Djaoued Allal fait état d'une participation inférieure à 4% au PIB national, en sachant que la moyenne mondiale se situe entre 8% et 9%. « Si l'Algérie arrive à être dans les normes, nous pourrons générer des emplois et notre économie sera impulsée», a-t-il soutenu. Cependant, explique-t-il, « le développement de l'économie numérique obéit à des fondements universels». Selon lui, cela implique d'abord, une organisation sur le plan infrastructurel. Il est, par conséquent, nécessaire de réunir tous les acteurs locaux qui activent dans le domaine, en leur permettant d'évoluer dans un environnement propice à l'innovation. A côté de l'élaboration d'un statut particulier, il est indispensable de commencer par «intégrer la numérisation dans le système de toutes les administrations», a souligné Djaoued Allal, en expliquant que cette étape permettra de «lutter contre la bureaucratie notamment, ce qui entraînera une totale transparence». Mais pas que, car, comme il le précise encore, sur le long terme « cela contribuera à augmenter considérablement la productivité des entreprises». Parlant des avantages de l'économie numérique du forum dans un pays, le vice-président des chefs d'entreprises a fait savoir que son développement toucherait de façon positive, tous les secteurs. Il est de ce fait urgent, relève-t-il, d'accorder une grande importance à cette filière, et d'en faire «une priorité». Revenant sur le retard accusé par l'Algérie en la matière, Djaoued Allal rappelle que, pourtant, au début des années 2000, une politique nationale de développement de l'économie numérique commençait à donner ses fruits. «Malheureusement, l'élan a été nettement stoppé durant l'année 2009», et ce, précise-t-il, sans qu'il y ait de raisons apparentes à cela. Concernant les initiatives que compte entreprendre le FCE dans le sens du développement numérique, Djaoued Allal a indiqué qu'un livre blanc est en ce moment même en cours d'élaboration. «Il contient des propositions et des recommandations susceptibles de rattraper le retard accumulé par l'Algérie depuis des années ». Il sera, en outre, soumis aux représentants du nouveau gouvernement. M. Z.