Dans sa première rencontre avec les journalistes locaux de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne, le nouveau chef de l'exécutif, Djamel Eddine Berrimi, a, dans un langage franc et direct sans fioritures, mis l'accent sur les priorités de développement dans cette quatrième ville du pays. Il a d'abord abordé l'octroi d'un local vétuste à réhabiliter pour en faire une maison de la presse, promesse faite par son prédécesseur qui ne disposait d'aucun document juridique. Et, de ce fait, ne vaut pas grand-chose légalement. Pour reprendre ce dossier attendu par les gens de la profession à Annaba, le wali a invité les présents à se constituer, d'abord, en association, avec un agrément en bonne et due forme, pour entamer, ensuite, les démarches à ce sujet. «Voir tant de promotions immobilières s'élever en un laps de temps très court à Annaba, alors qu'une dizaine d'établissements scolaires des trois paliers inscrits depuis 2010-2011 n'ont pas encore démarré, est inacceptable. Pour cette raison, nous avons pris la décision de geler toute nouvelle promotion immobilière qui ne réserve pas une partie de terrain à des infrastructures d'accompagnement tels des groupes scolaires, des salles de soins, des jardins d'enfants… Le problème se pose aussi pour la nouvelle ville de Draâ-Errich, promue au rang de wilaya déléguée dernièrement. Ce mégaprojet, appelé pompeusement ‘'Smart City'' et prévu pour abriter à terme quelque 150 000 âmes, manque actuellement d'infrastructures vitales, à commencer par la sécurité, les soins, le transport, l'AEP et l'assainissement pour la dizaine de milliers d'habitants occupant déjà les lieux. Il est inconcevable, aux dires du wali Berrimi, que l'Epic en charge de ce nouveau pôle urbain soit établi à Annaba-Ville à quelque 25 kilomètres des lieux où il devait être normalement, pour un suivi rigoureux et une prise en charge efficiente des problèmes vécus par les habitants. Je tiens beaucoup aux contacts directs responsables/élus ou cadres administratifs/citoyens, pour une meilleure approche et des solutions à leurs préoccupations.» Abordant les divergences qui ont retardé jusqu'à ce jour la mise sur les rails du tramway à Annaba, ville où ces rames sont assemblées par l'entreprise Cital pour d'autres villes de moindre importance que l'antique Hippone, le premier responsable de la wilaya estime que ces divergences n'avaient pas lieu d'être. «Le tramway doit passer là où il rendra service aux usagers même si les études le feront passer par le cours de la Révolution.» Il rappellera le problème de la réalisation du tramway à Sétif, sa ville natale. «Au début, il avait rencontré des oppositions, arguant qu'il allait défigurer le lieu mythique de Aïn Fouara. Aujourd'hui, la majorité des gens de la capitale des Hauts-Plateaux l'emprunte avec bonheur pour le service qu'il leur rend.» Revenant à sa nouvelle mission à la tête de la wilaya de Annaba, il a considéré qu'une «certaine léthargie semble bloquer son développement local qui dispose d'atouts importants. Ainsi, des projets vitaux sont à l'arrêt ou s'exécutent à pas de tortue, citant, entre autres, le logement, l'amélioration du cadre de vie, la santé, l'AEP et l'assainissement, projets pour lesquels, affirmera-t-il, «les gels qui touchaient certains ont été levés et des sommes en dizaines de milliards de dinars ont été libérées par les pouvoirs centraux. Mais très peu de choses ont été réalisées». C'est pourquoi il a annoncé un programme de visites aux communes pour s'imprégner d'abord de la situation du développement avant de tenir des conseils hebdomadaires au siège de la Wilaya avec la participation des responsables des collectivités locales pour mettre chacun devant ses responsabilités. A l'issue de cette première rencontre, le nouveau chef de l'exécutif a souligné l'apport de la presse dans cette phase cruciale pour le pays, insistant sur la conjugaison des efforts de tout un chacun pour une amélioration du développement local dans tous les domaines dans une Algérie nouvelle. A. Bouacha