Le président de la République a nommé Karim Younès médiateur de la République dans un souci de proximité avec le citoyen . Il s'agira de rapprocher l'Etat du citoyen à travers la résolution de ses problèmes. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La cérémonie d'installation de l'ancien coordinateur de l'Instance de dialogue et de concertation ayant débouché sur les élections du 12 décembre dernier, dans ses nouvelles fonctions de médiateur, a eu lieu, hier lundi, au siège de la présidence de la République, a annoncé cette dernière dans un communiqué. Une démarche qu'avait adoptée l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, qui y avait nommé feu le moudjahid Abdesselam Habbachi au milieu de la décennie 1990, avant que le poste ne disparaisse peu après en raison, dit-on, d'«interférences nées de la confusion des prérogatives très mal définies, et la portée limitée d'un texte à caractère réglementaire face au dispositif législatif en vigueur». D'où le plaidoyer de plus d'un pour l'institutionnalisation de ce poste de médiateur de la République, qui s'inscrit en droite ligne du projet de réforme constitutionnelle qui ouvre l'opportunité à la mise en place d'institutions pérennes pouvant garantir la stabilité de l'Etat et donner une nouvelle image de notre Nation, ancrée dans la République nouvelle inscrite dans le programme électoral du président de la République. Un nouvel instrument de régulation de l'Etat qui s'impose en raison, ajoute-t-on, du rôle que celle-ci pourrait jouer dans la fonction d'intermédiation et d'arbitrage auprès des citoyens et leur environnement. Il faut également relever que beaucoup d'Etats, notamment ceux du Vieux Continent, ayant fondé leur mode de gouvernance sur la légalité, la transparence et le respect des droits humains, se sont dotés de pareil instrument et l'ont inséré dans la loi fondamentale, la Constitution, pour assurer sa stabilité et sa pérennité. Une idée de son insertion dans le projet de Constitution en cours à l'effet de «définir ses attributions et ses prérogatives par une loi organique». Entre autres de ces missions, veiller au respect des droits et libertés par les administrations de l'Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics, ainsi que tout organisme investi d'une mission de service public, puisque n'importe quel citoyen s'estimant lésé dans un de ces domaines peut la saisir d'office, orienter vers les autorités compétentes toute personne signalant une alerte dans les conditions fixées par la loi, veiller aux droits et libertés de cette personne, veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le territoire de la République. A ce titre, préconise-t-on, le médiateur de la République peut recueillir sur des faits portés à sa connaissance toute information qui lui apparaît nécessaire sans que son caractère secret ou confidentiel puisse lui être opposé, sauf en matière de secret concernant la défense nationale, la sûreté de l'Etat ou la politique extérieure. Il veille également au respect des droits et libertés par les administrations de l'Etat, les collectivités locales, les établissements publics, les sociétés où l'Etat détient des actions, ainsi que tout organisme investi d'une mission de service public, ou à l'égard duquel la loi organique attribue des compétences. Il peut être saisi, dans les conditions prévues par la loi organique, par toute personne s'estimant lésée par le fonctionnement d'un service public ou d'un organisme visé au premier alinéa comme il peut se saisir d'office. Aussi, les fonctions de médiateur devraient être incompatibles avec celles de membre du gouvernement, du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de la magistrature, du Cnes, ainsi qu'avec tout mandat électif, toute fonction de dirigeant d'une société ou d'administration. M. K.