Quoi de plus normal qu'un film algérien, réalisé par une Algérienne et tourné en Algérie, soit projeté en Algérie ? L'avant-première du film Papicha de Mounia Meddour était prévue le 21 septembre 2019 à Alger. Le long métrage devait également sortir en salles à Alger à partir du 22 septembre 2019, selon un communiqué du Centre algérien de développement du cinéma, rendu public en septembre 2019 également. Mais c'était sans compter sur la censure ! Le mardi 17 septembre, un court message sur Facebook de l'Office Riadh-El-Feth, qui gère la salle Ibn-Zeydoun, annonce : «La projection de l'avant-première du film Papicha est momentanément annulée.» Aucune explication n'avait été donnée. «Pour des raisons en interne, l'avant-première et la sortie nationale ont été annulées», déclare Redha Talmat, directeur du Centre algérien pour le développement du cinéma. Des gens qui ont vu le film dans des salles en France trouvent «la censure» (ou l'interdiction) «bête et méchante» car totalement injustifiée. Interdit dans son pays, Papicha fait le tour des festivals à travers le monde, glanant un prix par-ci, un prix par-là. Les derniers : le film Papicha a obtenu, vendredi, deux récompenses lors de la 45e cérémonie des César, organisée par l'Académie française des arts et techniques du cinéma, à Paris. Le César du meilleur premier film est revenu à la réalisatrice Mounia Meddour et celui du meilleur espoir féminin à l'actrice Lyna Khoudri pour son rôle de la «papicha» Nedjma. K. B. [email protected]