Le salaire minimum garanti passe de 18 000 à 20 000 dinars à compter du mois de juin prochain. Les salaires inférieurs à 30 000 dinars seront, à compter de cette même date, exonérés de l'IRG. Les décisions ont été annoncées en Conseil des ministres. Il faudra néanmoins attendre dimanche prochain pour qu'étudiants et écoliers soient fixés sur le sort de l'année scolaire et universitaire. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Plusieurs dossiers au menu du Conseil des ministres de ce dimanche et autant d'annonces. Deux promesses électorales de Abdelmadjid Tebboune se concrétisent : le salaire minimum garanti est revu à la hausse. Il passera dès le mois de juin de 18 000 à 20 000 dinars, alors que les revenus inférieurs ou égaux à 30 000 dinars seront désormais exonérés d'impôts. Les professions libérales, quant à elles, bénéficient de la suppression du système de déclaration contrôlée. Des décisions prises au moment où la crise financière induite par la chute du prix du pétrole impose une réduction de 50% du budget de fonctionnement de l'Etat et de ses institutions. Une baisse qui devait initialement être de l'ordre de 30%. Année scolaire et universitaire : les décisions ajournées Très attendues, les décisions au sujet du sort des élèves et des étudiants n'ont finalement pas été prises ce dimanche. La question du sort des examens nationaux , mais également celle relative à la manière de clôturer l'année scolaire et universitaire ont fait l'objet d'un « débat approfondi », sans aboutir à une décision. Cette dernière ne sera prise que dimanche prochain, à l'occasion d'un autre Conseil des ministres. La réflexion autour des différentes pistes envisagées a été confiée à une commission présidée par le Premier ministre, constituée des ministres de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Des suggestions seront formulées en prenant compte de « l'intérêt des élèves et des étudiants », indique le communiqué sanctionnant la réunion du Conseil des ministres. Une tripartite dans les prochaines semaines La situation économique a fait l'objet d'un large débat. Elle sera au cœur des discussions lors d'une tripartite dont la date n'a pas encore été arrêtée mais qui interviendra dans « les prochaines semaines ». Elle réunira, comme de tradition, gouvernement, syndicats et patronat au moment où la crise sanitaire impacte des pans entiers de l'économie. Les retombées de cette dernière seront certainement perceptibles lors de l'élaboration de la loi de finances complémentaire qui sera débattue encore une fois la semaine prochaine. En attendant, le Conseil des ministres a adopté les propositions émanant du ministère de l'Industrie et des Mines relatives à la relance du secteur industriel, alors que le ministre du Commerce a présenté un exposé sur le système numérique d'encadrement et de suivi de l'approvisionnement du marché en produits alimentaires et agricoles. Le système vise la création d'une banque de données devant permettre d'identifier les acteurs intervenant dans les domaines de la production et de la distribution des produits de large consommation, de déterminer les capacités de production et d'organiser le périmètre de distribution, tout en assurant un suivi périodique des niveaux de stockage à l'échelle nationale pour les secteurs public et privé. Un système à généraliser à tous les secteurs pour une relance de l'économie nationale. Relance de l'Ansej Longtemps pointé du doigt, le dispositif Ansej sera relancé. Rebaptisé «Restart Algeria», il sera désormais sous l'égide du ministre de la Microentreprise, des Start-up et de l'Economie de la connaissance. Le projet se veut être le moteur du développement économique global et devra permettre d'avoir une image plus lisible sur la situation des projets subventionnés par le dispositif Ansej, depuis sa création jusqu'à la fin de l'année en cours, au nombre de 400 000 projets pour un montant de 334 milliards de dinars. Abdelmadjid Tebboune estime, en effet , que le temps n'est plus à «la définition des perspectives mais à la présentation des résultats», appelant à abandonner les méthodes bureaucratiques qui «bloquent les volontés et les initiatives pour pouvoir accélérer l'identification des modalités d'accès au fonds spécial de soutien aux start-up et microentreprises». Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de la création «immédiate» d'un office de l'agriculture saharienne dédié à la mise en valeur de millions d'hectares de terres sahariennes, tout comme il a instruit le gouvernement pour le lancement des études nécessaires à la mise en place d'une agence nationale de l'aviation civile, d'une agence nationale de l'énergie, d'une agence nationale de l'innovation et d'une agence nationale de la sécurité sanitaire. N. I.