Réuni dimanche dernier par visioconférence sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune, le Conseil des ministres (CM) a adopté plusieurs décisions financières et économiques, dans le cadre de l'examen de l'avant-projet de la Loi de finances complémentaire (LFC 2020) présenté par le ministre des Finances, dont celle de revaloriser le salaire minimum garanti. Selon un communiqué sanctionnant ses travaux, le Conseil a approuvé une baisse supplémentaire budget de fonctionnement dont la réduction a été portée de 30% à 50% dans les dépenses de l'Etat et de ses institutions. La baisse du budget de fonctionnement s'accompagnera, à compter du 1er juin 2020, d'une «exonération d'impôt des revenus inférieurs ou égaux à 30.000 DA» et d'une « revalorisation du salaire minimum garanti de 2.000 DA pour atteindre les 20.000 DA», indique la même source. Le CM a également tranché en faveur de la «suppression du système de déclaration contrôlée pour les professions libérales». Le communiqué du Conseil des ministres ne donne aucune indication sur l'incidence financière de la hausse du Salaire minimum garanti (SNMG), ni comment elle va être financée. L'on sait cependant, de par l'exposé de la loi de finances (LF 2020), que «la masse salariale dépassera les 2.900 milliards de DA» pour environ «2.279.555» employés de la fonction publique (postes budgétaires). Cette masse salariale est donc appelée à augmenter avec la hausse du SNMG, et le gouvernement doit donc trouver les ressources nécessaires pour la financer. Surtout que les «recettes globales du budget», seront appelées à baisser davantage que la «baisse de 7%» prévue dans le cadre de la LF 2020 «en raison du recul de la fiscalité pétrolière». Quant à la baisse du budget de fonctionnement, prévue à 4.893 milliards de DA dans le cadre de la LF 2020, on ne sait pas également sur quels types de «dépenses courantes» le gouvernement va-t-il grignoter pour arriver à 50% de réduction. Ni si cette réduction servira à financer la hausse du SNMG. Le reste du budget de fonctionnement étant constitué de «dépenses incompressibles» dont les salaires, les charges de la Sécurité sociale et «celles relatives au bon fonctionnement des structures publiques et à la prise en charge des besoins sociaux». Commerce: un système numérique Lors du Conseil des ministres, le ministre du Commerce a présenté un exposé sur «le système numérique d'encadrement et de suivi de l'approvisionnement du marché en produits alimentaires et agricoles dans le contexte de la propagation de la pandémie de Covid-19, en particulier durant le mois sacré de Ramadhan». A propos de ce «système», le communiqué précise qu'il «vise la création d'une banque de données pour identifier l'ensemble des acteurs intervenant dans les domaines de la production et de la distribution des produits de large consommation, déterminer les capacités de production et organiser le périmètre de distribution, et assurer un suivi périodique des niveaux de stockage à l'échelle nationale pour les secteurs public et privé». Commentant cette présentation, le président de la République, a appelé «à généraliser ce système dans tous les secteurs et à travers l'ensemble du territoire national». Toujours selon le communiqué, le Conseil des ministres a examiné un «programme de relance du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ)» à travers le projet «Restart Algeria», présenté par le ministre de la Micro entreprise, des Startups et de l'Economie de la connaissance. Il s'agit, d'un «plan national de développement» qui «permettra d'avoir une image plus lisible sur la situation des projets subventionnés par le dispositif ANSEJ, depuis sa création jusqu'à la fin de l'année en cours, au nombre de 400.000 projets pour un montant de 334 Mds de DA». A ce propos, le président de la République a insisté «sur l'impératif de s'affranchir des méthodes bureaucratiques qui bloquent les volontés et les initiatives pour pouvoir accélérer l'identification des modalités d'accès au Fonds spécial de soutien aux startups et micro entreprises» et a appelé à «davantage de coordination entre les départements ministériels concernés par les dossiers du numérique, l'ANSEJ et les startups».