Bien qu'elle soit soumise aux mêmes temps difficiles qui impactent les compagnies mondiales même les plus solides dans le monde des hydrocarbures, Sonatrach, apparemment, sort les griffes et repart de l'avant à la conquête ou tout au moins à la sauvegarde de ses parts de marché comme c'est le cas dans celui du gaz. Après s'être assuré sa place sur le marché du gaz en France, avec le renouvellement pour trois années du contrat de livraison de GNL à Total, la semaine dernière, en dépit d'une concurrence très féroce de la part de ses «rivaux», entre anciens et nouveaux, Sonatrach a paraphé hier un accord avec un de ses historiques clients, l'italien Eni. En présence de Abdelmadjid Attar, le tout nouveau ministre de l'Energie, les deux patrons de Sonatrach et Eni, Toufik Hakkar et Claudio Descalzi, ont en fait paraphé plusieurs accords de coopération dans le secteur du gaz assortis d'un mémorandum d'entente ayant pour objet les possibilités d'investissement dans l'exploration et la production d'hydrocarbures. Dans le détail, les deux partenaires ont signé trois accords portant sur la commercialisation par Sonatrach, pour le compte des parties, du gaz sec issu des périmètres Ourhoud 2, Sif-Fatima 2 et Zemlet-el-Arbi, pour un volume annuel de près de 1,5 milliard m3, et ce, jusqu'en 2049. Un avenant portant sur les conditions commerciales pour l'année gazière 2020-2021 a été également entériné par Sonatrach et Eni, mais les deux parties n'ont pas dévoilé les termes de cet avenant. Les deux compagnies, pour rappel, sont liées par un contrat datant de 1977 et qui a fait l'objet d'un renouvellement il y a une année pour l'approvisionnement du marché italien sur une durée de huit années, en plus de deux années supplémentaires en option. C'est dire donc si Eni constitue un partenaire de premier ordre pour Sonatrach, ce qu'a d'ailleurs souligné le ministre de l'Energie lors d'une conférence de presse, en marge de la signature du contrat qui intervient après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Selon un communiqué de Sonatrach, diffusé sur sa page Facebook, en plus de la fourniture de gaz et l'introduction d'un avenant pour l'année 2020-2021, les deux parties « ont signé un mémorandum d'accord pour commencer les discussions afin d'investir en commun dans l'exploration et la production d'hydrocarbures en Algérie dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le mémorandum d'accord couvre également l'étude des possibilités d'exploration et de production à l'étranger ». Un partenariat qui semble bien parti pour s'allonger au-delà de l'industrie pétro-gazière, puisqu'un partenariat dans le domaine des énergies renouvelables a été évoqué comme l'illustrent les études engagées pour la réalisation de projets de centrales photovoltaïques. Le passage en revue d'un partenariat qui a tous les attributs de «l'exemplaire» et auquel le ministre de l'Energie a comme qui dirait donné son absolution en assurant, lors de la conférence de presse, que la loi peut changer et s'adapter à toutes les situations pour permettre à Sonatrach et ses partenaires d'intensifier, notamment, l'exploration. M. Azedine