Le Collectif des professeurs en sciences médicales a critiqué, hier, le plan de déconfinement annoncé par les autorités, estimant que la décision est prématurée, voire précipitée. Karim Aïmeur - Alger (Le Soir) - « Malheureusement, la décision de déconfinement, prématurée, peut-être même précipitée, a entraîné un relâchement de la population et, par ricochet, un rebond très significatif de la pandémie. Nous restons face à un confinement indispensable que nous nous devons de respecter. Nous sommes appelés à quelques sacrifices supplémentaires pour mettre à l'abri nos familles, nos collègues de travail, nos amis », a lancé le collectif dans un communiqué rendu public hier, suite à sa réunion du 21 juin dernier. Rappelant que de nombreux Algériens ont anticipé aux mesures de confinement officiels, et se les sont appliquées bien avant qu'elles ne soient décrétées, le collectif dit comprendre parfaitement l'impatience de nos compatriotes, enfermés depuis plus de trois mois pour certains, parfois à plusieurs dans des conditions inappropriées. Dans ce document signé par les représentants du collectif, les citoyens sont appelés à adhérer et respecter les mesures d'hygiène et de distanciation, telles que préconisées par le Conseil scientifique et la cellule de veille. Comme il appelle les responsables de notre pays au respect et à l'application de ce qui est consacré par l'article 66 de la Constitution qui stipule que « tous les citoyens ont droit à la protection de leur santé. L'Etat assure la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques ». Pour cela, le collectif soutient qu'il est indispensable d'associer l'ensemble des citoyens aux mesures de prévention et de distanciation, de faire adhérer les citoyens à l'ensemble des mesures de prévention et de distanciation et de mettre à la disposition des citoyens les moyens de se prémunir contre cette pandémie : offrir gratuitement et au quotidien des bavettes aux citoyens. « Le collectif appelle et conjure tous nos citoyens, au nom de l'intérêt suprême, à respecter toutes les mesures de distanciation, aussi bien dans les moments de fête que dans le deuil. Les conditions dans lesquelles se trouvent notre pays et notre population peuvent remettre en cause la survie de la Nation algérienne, si nous n'agissons pas tout de suite », avertit le même collectif. Lors de sa réunion, ce dernier a examiné la situation née des derniers évènements autour de la pandémie de coronavirus en Algérie, en abordant plusieurs questions et la politique des pouvoirs publics relatives à la lutte contre le virus. Ils ont évoqué la mise en place de la cellule d'investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques, la création de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, la polémique née de la fabrication locale des tests sérologiques, la recrudescence des cas positifs suite au déconfinement et l'imbrication de toutes ces institutions entre elles d'abord, avec le système national de santé piloté par le ministère de la Santé, ensuite. Pour ce qui est de la disponibilité des tests sérologiques, le collectif affirme que l'Algérie a beaucoup plus besoin aujourd'hui du diagnostic des cas positifs par la technique de la PCR, expliquant que les tests rapides seront plus efficaces lors de la période post-Covid-19 pour le dépistage de masse et certaines études épidémiologiques. Karim A.