Malgré la crise, les clubs algériens continuent de vivre au rythme du mercato. Un «métier» qui ne risque pas de disparaître tellement ses vertus sont ancrées dans les traditions des dirigeants de ces clubs budgétivores. C'est bien le CR Belouizdad qui était le premier à annoncer la couleur en renouvelant les contrats de ses éléments encore «utiles» à l'équipe. Le directeur du pôle sportif avait fait de cette action une priorité alors que le Championnat venait à peine de s'arrêter et que personne ne savait quelle pourrait être l'issue de cette maudite saison marquée par l'épisode de l'enregistrement sonore qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Puis, rien ou presque. Tous les acteurs du football national se mettaient dans une posture de confinement stratégique jusqu'au jour où l'USM Alger avancera ses premiers pions en annonçant le recrutement d'un nouveau directeur sportif, Anthar Yahia, lequel entamera ses premiers contacts, depuis la France, pour engager d'abord un entraîneur pour succéder à Mounir Zeghdoud à qui la direction a proposé de changer de statut pour devenir l'adjoint du prochain entraîneur en chef. La quête d'un coach était également dans les petits papiers de Rachid Redjradj, le directeur général du CS Constantine, qui a fait savoir que l'actuel entraîneur, Karim Khouda, qui a remplacé le Français Denis Lavagne, ne serait pas reconduit. Si Anthar Yahia, bloqué en France à cause des mesures de fermeture des aéroports algériens à la navigation pour cause de Covid-19, n'a pas encore arraché l'accord définitif du Corse François Ciccolini, le dirigeant constantinois obtiendra à la satisfaction des Sanafir la signature du revenant Abdelkader Amrani las de vivre une de ses plus mauvaises expériences au Maroc, où il dirigeait le Difaâ Hassani Al-Jadidi depuis octobre 2019. Et des histoires liées à la situation des barres techniques des clubs de la ligue, l'actualité footballistique nationale en a tellement connues. Avec notamment les petits soucis de l'ES Sétif à pouvoir convaincre le Tunisien Nabil Kouki de poursuivre l'aventure avec l'Aigle Noir, lui le très sollicité coach dont le contrat avec l'Entente a expiré fin juin. La promesse de Fahd Halfaïa, emprisonné suite à l'affaire de l'enregistrement sonore, n'a pas été tenue et les dirigeants de la SSPA Black Eagles qui ont succédé à Halfaïa, Azzedine Arab, n'ont pas encore trouvé les ressources pour conforter Kouki à terminer son projet de revoir l'ESS dans le giron des grands d'Afrique. L'autre technicien tunisien qui exerce en ligue 1 algérienne, Yamen Zelfani qui a connu (et connaît toujours) un problème de diplôme pour pouvoir diriger les Canaris depuis la main courante, vit un autre dilemme ces derniers jours. Et celui-ci n'a pas trait à la seule situation du club phare du Djurdjura. Zelfani est notamment cité dans une affaire de transfert d'un joueur de l'ES Tunis dans un club français. Selon les médias tunisiens, le coach de la JSK tiendrait le beau rôle de manager dans le probable transfert de Mohamed-Ali Benramdane vers un club français. Ce que l'ancien entraîneur d'El-Merriekh a démenti à son retour en Tunisie. Le MCA et l'ESS piochent chez les jeunes Des histoires qui n'ont rien à voir avec ce qui se passe dans d'autres écuries de la ligue 1 professionnelle comme le MC Oran, l'USM Bel-Abbès ou encore le NAHD. Des clubs asphyxiés par la crise financière et structurelle qui vont devoir se délester de leurs meilleurs joueurs pour espérer continuer l'aventure parmi l'élite. Déjà saignées par les nombreux départs de leurs pépites, ces formations doivent affronter les conséquences d'une mauvaise gestion laquelle leur a coûté des démêlés avec des recrues de nationalités étrangères au niveau de la Fifa. Les sommes faramineuses que le MCO, l'USMBA, le NAHD et d'autres clubs encore grèveront une trésorerie au rouge et qui n'a pratiquement aucune chance d'être renflouée en raison de la crise économique généralisée qui empêcherait les entreprises, publiques et privées à leur venir en soutien. Le projet de la Sonatrach de réduire le budget du MCA de 50% en est la parfaite illustration de la dèche. Un Mouloudia d'Alger qui, comme d'autres formations de la première division, a été obligé de négocier des réductions salariales avec ses personnels et de se diriger vers une option que les nouveaux dirigeants estiment plus «raisonnable», celle de recruter à partir du réservoir du club. Aussi, jusqu'à mardi Nacer-Eddine Almas a fait signer neuf (9) contrats pros à des joueurs des catégories U19 et U21. C'est un signe qui annonce la fin d'une époque où le MCA, et d'autres clubs, offraient des sommes astronomiques à des joueurs très moyens et peu rentables. Une stratégie qui a tendance à se généraliser même s'il faut reconnaître le rôle leader de l'ES Sétif qui a fait de cette option sa politique. D'autres équipes, comme le CRB, recrutent «jeunes» même s'il s'agit d'éléments ramenés d'autres horizons et qui ne demandent qu'une chance pour percer et se frayer une place au soleil. M. B.