La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a été entendue, hier dimanche, par le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed à Alger dans une affaire l'opposant à l'ancienne ministre de la Culture, Nadia Labidi, qui remonte à 2015. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - À l'époque, députée à l'APN, Louisa Hanoune avait dénoncé des conflits d'intérêts dans le secteur de la culture dirigé alors par la ministre du FLN, Nadia Labidi, accusée « de mauvaise gestion du secteur et de trafic d'influence dans l'octroi des marchés publics ». Cette dernière avait déposé, le 7 mai 2015 devant le tribunal de Sidi-M'hamed une plainte pour diffamation contre la patronne du PT mais aussi contre un autre député du PT qui avait soutenu les dénonciations de Hanoune, à savoir Djelloul Djoudi qui a été, lui aussi, entendu trois jours plus tôt par le juge d'instruction du tribunal d'El-Harrach. L'affaire a sommeillé dans les tiroirs de la justice avant qu'elle ne soit déterrée au moment où la chronique judiciaire s'est enflammée ces derniers mois avec des poursuites contre d'anciens Premiers ministres, d'anciens ministres, parlementaires, chefs de partis politiques et autres hommes qui avaient fait main basse sur l'économie nationale ces dernières années, au point où c'étaient eux qui dessinaient les orientations économiques du pays et désignaient des membres du gouvernement. La plainte de Mme Labidi a été réactivée le mois de mai 2019 , quelques jours après l'annonce de la démission des députés du PT de l'APN, donc la perte de l'immunité parlementaire, dans le sillage de la révolution citoyenne contre le système politique. A sa sortie du tribunal hier, Louisa Hanoune a affirmé qu'elle tient toujours à ses propos de 2015 contre l'ancienne ministre, précisant avoir répondu, « preuves à l'appui », à toutes les questions du juge d'instruction. Elle a rappelé que les accusations lancées à l'encontre de Mme Labidi étaient faites lorsqu'elle était députée, bénéficiant de l'immunité parlementaire lors des faits. « Je tiens à mes déclarations. J'ai joué mon rôle de contrôle (de l'action du gouvernement et de la gestion des deniers publics) de députée, et la justice doit prendre son cours », a-t-elle lancé. K. A.