Appelé pour la première fois en équipe nationale pour affronter l'Islande et le Danemark en Ligue des nations, le jeune attaquant de Manchester United Mason Greenwood, déjà comparé aux plus grands, représente l'avenir d'une attaque anglaise pourtant riche en talents. Pour sa première saison en Premier League, à tout juste 18 ans - il en aura 19 le 1er octobre - Greenwood a vraiment crevé l'écran. En inscrivant 17 buts pour les Red Devils, toutes compétitions confondues, avant ses 20 ans, il a égalé une performance réalisée par trois joueurs seulement, dont les légendes George Best ou Wayne Rooney. Avec un but ou une passe décisive - il en a délivré 5 cette saison - toutes les 117 minutes en moyenne, il a même été largement plus décisif que son idole d'enfance (147,5). Des chiffres d'autant plus remarquables que lorsque Rooney est arrivé à Manchester United, il avait déjà 67 matchs de Premier League avec Everton, contre 3 pour Greenwood au début du dernier exercice. Dans un club qui a régulièrement formé de très bons joueurs, malgré sa politique de transfert dispendieuse, Mason Greenwood a toujours suscité beaucoup d'attentes. Arrivé à 6 ans, au club, trois ans après Rooney, il a pu observer pendant 10 ans le meilleur buteur de l'histoire des Red Devils avec 253 réalisations en 13 saisons au club. Un réalisme exceptionnel «J'ai toujours admiré Wayne Rooney (...), c'était mon modèle», avait confié Greenwood à la télévision du club en novembre. Et lorsque MUTV lui demandait ce qu'il aimait particulièrement chez l'attaquant, l'adolescent avait répondu «ses tirs, en fait. Il pouvait tirer de n'importe où, pas vrai ? Il était capable de marquer dans n'importe quel angle et de n'importe quelle distance». Une qualité que l'on retrouve chez le jeune attaquant, dont la précision et la puissance des frappes a fait des ravages cette saison, expliquant un réalisme proprement exceptionnel. Si l'on se base sur les tirs effectués en Premier League, les probabilités statistiques révèlent qu'il aurait dû inscrire 3,39 buts. Il en a fait marqué 10, soit 6,61 de plus. Cette «sur-performance» le place loin devant Jamie Vardy (+4,1), meilleur buteur du Championnat, Kevin de Bruyne (+5,34), Pierre-Emerick Aubameyang (+5,89) ou Harry Kane (+4,7). «Il marque du pied gauche, du pied droit (...) C'est du niveau de Wazza (Wayne Rooney)», s'était enthousiasmé à son sujet Andy Cole, autre vieille gloire d'Old Trafford, dans The Athletic. Greenwood a même reçu l'adoubement de son idole il y a quelques jours, dans sa chronique dans le Times. «Il est sans doute déjà le meilleur finisseur à United à 18 ans et les buteurs purs se reconnaissent au premier regard - Harry Kane ou Michael Owen avaient ce talent, et c'est pareil avec Greenwood». «Rester à jamais dans les mémoires» Mais ses frappes chirurgicales ne sont pas son seul point fort : il est aussi un dribbleur déroutant. «Quand il rentre dans la surface et qu'il peut faire bouger ses pieds - peu importe lequel - c'est un cauchemar pour les défenseurs, je l'ai constaté aux entraînements», avait raconté Harry Maguire. Pendant la trêve forcée liée à la pandémie de Covid-19, Greenwood s'est aussi considérablement étoffé pour ne plus se faire «bouger» par l'adversaire, comme cela arrivait en début de saison. «Mason n'est encore qu'un jeune homme, mais cette période de confinement lui a fait un bien fou. A cet âge, les garçons s'étoffent et il ressemble de plus en plus à un homme», avait admis le coach Ole Gunnar Solskjaer, au sujet des 3 kilos, tout en muscles, pris par son attaquant. Si l'absence sur blessure de Marcus Rashford pourrait lui offrir ses premières minutes avec les Three Lions, la concurrence sera terrible pour s'installer dans une ligne d'attaque où Kane et Raheem Sterling sont des titulaires bien en place. Mais quand il parle de ses rêves, c'est avec toute l'insouciance de ses 18 ans : «Comme pour pratiquement tout attaquant anglais, je pense juste aller sur le terrain, faire de mon mieux et battre des records pour rester à jamais dans les mémoires.»