La start-up découle de la volonté politique qui se caractérise par la création d'un département ministériel dédié aux start-up et à l'économie des connaissances qui s'est concrétisée par la création d'un fonds de soutien et une armada de textes législatifs. Et de ce fait, l'Algérie affiche clairement ses ambitions dans ce domaine afin de se positionner comme pôle régional de l'économie numérique. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El-Mahdi Oualid, qui l'a affirmé, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3. « Les mécanismes de financement sont particuliers grâce à la création du fonds capital risque en partenariat avec la Coosab », explique-t-il. Et d'ajouter que « le premier texte réglementaire attendu par tout l'écosystème est celui qui définit pour la première fois la start-up ». Pour ceci, il dira que ce texte occupe un rôle très important dans la promotion de l'innovation. Comparativement avec les projets économiques traditionnels inscrits dans le cadre de l'Ansej, la Cnac et l'Angem, Yacine El-Mahdi Oualid explique que « sur le plan réglementaire le statut de la start-up est clairement défini par rapport aux TPE, PME et microentreprises ». Il s'agit là de deux concepts totalement différents, ajoute-t-il. Avant de poursuivre que « la start-up est synonyme de croissance, elle peut s'adapter à la taille du marché et de ce fait détient la capacité de sortir du périmètre géographique». Concernant les opportunités mises en place pour la réussite du projet de ces nouvelles entreprises, il dira que l'exonération des taxes fiscales et parafiscales suscite un centre d'intérêt pour la création des start-up. Ces charges fiscales constituaient par le passé un frein à l'entrepreneuriat. Plus explicitement, Yacine El-Mahdi Oualid dira que par le passé, le jeune était hésitant avant de se lancer dans une véritable « aventure » tant l'administration était synonyme de peur et de perte de temps. Mais à présent, le jeune peut se concentrer sur l'innovation, affirme-t-il. Parlant du taux de mortalité des entreprises et des échecs éventuels, le ministre délégué explique que « l'échec est tout à fait normal et tolérable », et c'est pour cela que le financement ne repose pas sur la dette, précise-t-il, évoquant à ce sujet le taux de 80% enregistré dans le monde. Dans ce domaine, il ajoutera que « le but essentiel de la start-up ce n'est pas la masse mais c'est la formation des champions de l'économie de demain». Au sujet du fonds de financement, qui est un nouveau mécanisme de financement, baptisé «Algerian Start-up Fund », il précise qu'il repose sur « l'investissement dans le capital et non sur les mécanismes de financement classiques basés sur le crédit », expliquant que l'investissement dans le capital induit une notion de risque et c'est un facteur très important, conclut-il à ce sujet. Les domaines dans lesquels les start-up pourraient s'inscrire et dont les besoins sont multiples en Algérie sont le marché des VTC, la télémédecine, la biotechnologie, le domaine pharmaceutique et biologique. Sur l'importance des secteurs, il dira que tous les domaines sont intéressants. « Nous devons investir dans tous les domaines, car l'Algérie a besoin de l'économie numérique qui génère la plus grosse part de revenus ». Et en réponse à une question sur la situation du paiement en ligne qui n'est pas effectif en Algérie, l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 explique que le paiement en ligne existe déjà, citant l'exemple des opérateurs de la téléphonie mobile. « Cette technologie souffre de la procédure purement bureaucratique qui relève de l'administration », concède-t-il, mais il promet, par contre, de libérer la bureaucratie d'ici la fin 2020, afin de faciliter l'exercice des web marchands par l'intervention de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) qui est une filiale de 8 banques algériennes dont la BADR, BDL, BEA, BNA, CPA. Enfin, parlant des compétences nationales, il dira qu'elles « rayonnent » à travers le monde, « ce qui est un fait indéniable », selon lui. C'est au ministère de capitaliser ce potentiel. Au sujet des compétences nationales établies à l'étranger, il fera savoir que « dès la mise en place du nouveau ministère, ceci a suscité un engouement dans le milieu de la diaspora algérienne», ajoutant que certains d'entre eux ont déjà commencé à relocaliser leur start-up vers l'Algérie. « Ce potentiel permettra à l'Algérie de devenir la porte de l'Afrique, un marché extrêmement important en matière d'innovation », affirme-t-il. Le ministre délégué ajoute qu'il compte beaucoup sur ces compétences établies à l'étranger afin de faire profiter l'Algérie de l'expérience acquise dans les grands pôles technologiques mondiaux de l'économie artificielle, ce qui est très important, ajoute-t-il, faisant savoir, au passage, que « le marché européen devient saturé». A. B.