Les informations annoncées par une chaîne de télévision française sur des soupçons de dopage du champion olympique algérien Taoufik Makhloufi ont mis en alerte tout le pays durant la journée d'hier. «A ce stade, on ne peut rien déclarer si ce n'est que nous avons appris comme tout le monde ces informations», a-t-on déclaré à la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA) qui n'a pas réussi à prendre attache avec son athlète pour des explications sur cette affaire. Au Comité olympique algérien (COA), on nous informe également qu'ils ont tenté vainement de joindre Makhloufi, comme notre rédaction d'ailleurs qui, pendant la journée, n'a pas cessé d'essayer de rentrer en contact avec le vice-champion du monde 2019 sur 1 500m sur tous ses numéros de téléphone, y compris sur les réseaux sociaux. L'affaire, si elle se confirme, risque d'éclabousser l'athlétisme algérien. Makhloufi, d'habitude réactif sur Twitter, Facebook et Instagram, est porté disparu des radars, pour donner sa version des faits. D'aucuns s'interrogent d'ailleurs sur le mutisme de Makhloufi sur des accusations «graves» portées à son égard, des accusations pouvant souiller son image et compromettre son avenir sportif. Dans les réseaux sociaux, ce «scoop» a largement été commenté des deux côtés de la Méditerranée, entre ceux innocentant Makhloufi et ceux qui se doutaient de ses performances. Chacun y va de son commentaire, alors certains s'interrogent sur le fait de trouver des documents appartenant à l'athlète. «Bizarre cette histoire ! Le mec laisse traîner un sac pendant 6 mois avec du matos qui peut cramer sa carrière, le tout dans un lieu où il y a du passage ? Et comme par hasard, les enquêteurs trouvent le fameux sac... Je ne prends pas sa défense, mais il y a comme un truc qui cloche», a écrit un Français en réponse à l'article publié par l'Equipe. Le Soir d'Algérie, pour rappel, avait annoncé dans la journée de dimanche dernier que l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique), organisme français, avait effectué une perquisition au sein de l'Insep (Institut supérieur d'éducation physique) et surtout lieu de préparation pour des athlètes français et étrangers de haut niveau. Cette perquisition, menée début septembre dernier, aurait permis de trouver du matériel médical (des seringues, des produits utilisés pour des injections et perfusions et des documents personnels) laissé par un athlète étranger. Dans la soirée de dimanche, l'émission Stade 2 de France Télévision avait indiqué que cet athlète étranger n'est autre que Taoufik Makhloufi, en rappelant les faits, avant que les médias français s'étalent sur le sujet. Un sac qui appartiendrait à notre champion qu'il avait laissé dans un casier, en consigne, à l'Insep, en mars dernier, avant de s'envoler pour l'Afrique du Sud pour son stage de préparation pour les Jeux olympiques de Tokyo-2020 reprogrammés pour 2021 suite à la propagation du Covid-19. Taoufik Makhloufi, qui est resté bloqué sur place pendant des mois à cause du confinement et de l'absence des vols internationaux, fréquente souvent l'Insep du fait que son entraîneur n'est autre que Philippe Dupont, qui a en charge l'équipe française du demi-fond. A. A.