La campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté mardi dernier. Mais il se trouve que cinq jours après son lancement, le vaccin est ou indisponible, ou en quantités insuffisantes dans les pharmacies. Le constat est identique dans les polycliniques, qui attendent toujours l'arrivée de leurs quotas afin de pouvoir enfin commencer à les administrer aux patients. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La quantité de doses de vaccins destinée à protéger contre la grippe saisonnière s'avère pour l'heure être insuffisante». La distribution se fait manifestement au compte-gouttes. La plupart des gérants des officines et une partie du personnel médical relevant des structures de santé publiques ont témoigné d'un sérieux problème de disponibilité de ce vaccin. À la polyclinique de Bouchenafa à Sidi M'hamed, le staff médical attend toujours l'arrivée des premières doses. «Nous étions censés les réceptionner depuis quelques jours déjà, mais nous attendons encore», commente l'une des soignantes rencontrée dans l'enceinte de cet établissement. Sur les raisons de ce retard, elle avouera être comme tout le monde : «dans le flou». «Depuis le début de la campagne, des citoyens viennent sans cesse nous demander si le vaccin antigrippal est disponible», a-t-elle souligné. Au moment même où cette conversation se tenait, des personnes arrivaient effectivement pour se renseigner au sujet de ce fameux vaccin. La réponse est la même à chaque fois ; il n'est pas encore disponible, revenez demain». Elles n'auront pas plus de détails. Cette situation ne concerne pas seulement cette polyclinique, mais plusieurs autres structures de soins, précise-t-on. «Il y a bel et bien une défaillance au niveau de la distribution, et cela concerne beaucoup d'autres structures». Le personnel médical attend toujours, mais espère que dans les jours qui viennent, les doses attendues arriveront en quantité suffisante». Le même genre de tension est observé ce samedi, dans les officines situées au centre d'Alger. D'après ce qu'on a pu constater, la disponibilité du vaccin varie d'une pharmacie à une autre. Et encore, même quand il est disponible, la quantité est loin de correspondre aux besoins. «Nous avons reçu dix boîtes en tout et pour tout, depuis le début de la campagne», fait savoir Nadia, une jeune pharmacienne installée aux environs de Belcourt. «Evidemment, elles ont toutes été vendues le jour-même», précise-t-elle. Elle fera remarquer que cette quantité est insignifiante et qu'à l'heure qu'il est, elle ignore toujours si elle aura droit à une nouvelle livraison. Sa consœur, qui gère une pharmacie à Sidi-Mhamed, a pour sa part révélé avoir reçu 29 doses de vaccins. Pour cette dernière, le problème se pose plutôt au niveau du fait que ce vaccin ne soit pas remboursable. Le nom de la marque du vaccin «Tetravalent» de cette année ne figure pas sur le logiciel Chifa, rappelle-t-elle. «La majorité des clients qui voulaient au départ en acheter ont fait marche arrière», a-t-elle précisé. Si une partie des pharmaciens fait état de la réception de quantités peu suffisantes de vaccins, l'autre partie se plaint carrément de leur indisponibilité. C'est justement, ce que relève un autre pharmacien implanté au 1er mai. «Jusqu'à présent, je n'ai rien vu et rien reçu», a-t-il affirmé. Il estime que cette situation est invraisemblable. Il y voit un «cafouillage voulu et calculé» dans le but de servir les intérêts de certaines parties qu'il ne citera pas. «C'est du jamais vu», s'exclame-t-il encore. La campagne nationale de vaccination contre la grippe s'étalera pour rappel, sur toute la période automne-hiver. Les professionnels espèrent que ce couac de début ne compromettra pas l'opération de l'administration du vaccin. M. Z.