La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a démarré, avant-hier, avec le risque d'être compromise, si jamais les autorités sanitaires et les services de la sécurité sociale, ne rectifient pas rapidement le tir. Il est vrai qu'on a gagné un peu de temps cette année, où la distribution des vaccins contre la grippe saisonnière au profit des établissements publics a été entamée, dès le 30 octobre, contrairement à l'année précédente où la campagne n'a démarré qu'à partir du 10 novembre. Il est vrai aussi que les pharmacies privées commencent à réceptionner leurs lots de vaccins, mais avec un petit problème technique qui peut bien compromettre la vaccination antigrippale. Le Syndicat national des praticiens d'officine (Snapo) alerte en affirmant que «les pharmaciens se sont rendus compte que les premiers lots reçus du vaccin antigrippal, pour cette saison ne sont pas remboursables», en précisant que le produit dont le nom de marque a été changé, le Tétravalent', n'est pas enregistré sur la nomenclature de la carte Chifa des produits remboursables par la Sécurité sociale», en expliquant davantage que «cette nouvelle marque ne figure pas, à vrai dire sur le logiciel Chifa». Et de mentionner que l'ancien vaccin «trivalent» coûtait 635 DA. Ce dernier, est un vaccin qui comporte 3 valences, qui protègent contre 3 germes occasionnant une même maladie. Par contre, le nouveau «tétravalent» est un vaccin qui comporte 4 valences (on dit également «quadrivalent»). Il protège contre 4 maladies ou 4 germes. Ce dernier est aujourd'hui cédé à 1350 DA. Ce prix avec l'impossibilité de le rembourser peut entraîner une réticence à la vaccination contre la grippe saisonnière, au moment où l'épidémie de Covid -19 connaît une courbe ascendante. Notamment, avec la crainte d'encombrer les hôpitaux déjà submergés de cas de Covid, avec des personnes ayant développé des complications suite à la grippe saisonnière. Messaoud Belambri, président du SNAPO, a affirmé pour sa part que «nous avons appris de source sûre que la procédure de remboursement du nouveau vaccin est engagée par les services habilités de la Sécurité sociale, mais on ignore à quelle date les officines vont recevoir la mise à jour concernant ce remboursement». Car, dit-il, ceci nécessite un arrêté ministériel qui sera publié au Journal officiel, et qui sera émis au préalable par le Comité national des médicaments en concertation avec les services du ministère du Travail et la Sécurité sociale. Car il s'agit d'un nouveau vaccin, différent du précédent du point de vue de la marque et de sa composition. Pour Belambri, cela peut prendre du temps. Pour rappel, le directeur général de la Prévention et de la Lutte contre les maladies transmissibles, Dr Djamel Fourar, a affirmé, lors du lancement officiel de la campagne de vaccination, qu'une quantité de 1,8 million de doses de vaccin a déjà été réceptionnée. Une quantité qui peut être revue à la hausse, en cas de besoin, sous forme d'un second lot qui sera commandé ultérieurement. Et d'affirmer en outre qu'«aucune région du pays ne sera exclue de l'approvisionnement en vaccin antigrippal ».