Destins croisés : l'Inter Milan, dans la tourmente en Ligue des champions, s'est relancée samedi face à Sassuolo (3-0) pour grimper sur le podium de la Serie A, alors que la Juventus, souveraine en C1, a encore lâché des points, face au promu Benevento (1-1). Sans Cristiano Ronaldo, laissé au repos, les Turinois ont concédé leur cinquième nul en neuf journées. Cinquièmes, ils peuvent être rejoints par la Lazio Rome et Naples, qui accueillera dimanche soir l'AS Rome (4e, 17 pts) dans le premier match de championnat au «Stade Maradona», comme les supporteurs du Napoli ont déjà rebaptisé San Paolo. L'ex-numéro 10 du Napoli est célébré ce week-end sur les terrains de la Serie A, où il a brillé pendant sept ans, avec une minute de silence avant le coup d'envoi et son portrait projeté à la 10e minute de toutes les rencontres. A ce moment-là, l'Inter avait déjà pris l'avantage face à Sassuolo, dont le défenseur Vlad Chiriches n'était pas dans un bon jour. Son dégagement contré a d'abord ouvert le chemin du but à Alexis Sanchez (4e). Puis il a lui-même trompé son gardien sur un centre fort d'Arturo Vidal (14e). L'Inter scellait le match en seconde période par Roberto Gagliardini (60e). Première équipe à faire tomber Sassuolo, la sensation du début de saison, l'Inter s'est joliment relancée après la gifle face au Real Madrid (0-2) mercredi en Ligue des champions. Outre le fait de soigner son attaque (la meilleure de Serie A avec 23 buts), l'Inter s'est surtout rassurée en défense, son point faible actuel, face aux vifs attaquants de Sassuolo. Morata buteur et expulsé «Notre meilleur match de la saison ? Le résultat est bon, mais non, on a déjà fait de meilleures prestations», a estimé l'entraîneur Antonio Conte, en appelant à l'union sacrée avant le déplacement capital mardi à Mönchengladbach en Ligue des champions, où l'Inter n'a d'autre alternative que la victoire pour entretenir un mince espoir. «A l'Inter, rien n'est facile pour les joueurs, car il y a toujours des critiques (...) mais il faut rester unis, dans les bons moments comme dans les mauvais», a-t-il ajouté. La Juve, déjà qualifiée, n'a plus trop à se préoccuper de la C1 jusqu'à la fin de l'hiver. Mais l'équipe d'Andrea Pirlo va devoir se ressaisir en championnat, surtout si elle veut rafler au printemps un dixième scudetto consécutif. Alvaro Morata, l'indispensable du moment, a pourtant ouvert la marque d'un joli tir du gauche (21e), signant son sixième but lors de ses six derniers matchs. Mais il a échoué à être, comme mardi en Ligue des champions, le sauveur des Bianconeri, en ne cadrant pas sa tête (52e). Et Dybala, même s'il va mieux, est encore en manque de confiance devant le but. Benevento, de son côté, ressemble à son entraîneur «Pippo» Inzaghi, quand il jouait à l'AC Milan aux côtés de Pirlo : accrocheur et combatif jusqu'au bout. Après avoir égalisé juste avant la pause sur une belle volée de Letizia (45e+3), le promu a courbé l'échine sans plier. De quoi laisser les Turinois frustrés, à l'image de Morata, exclu après le coup de sifflet final pour avoir protesté (90e+7). «Il y a eu malheureusement un peu trop d'énervement à la fin, alors qu'au contraire, il aurait fallu davantage de lucidité. Il faut continuer à progresser», a commenté Pirlo, constatant le manque de «personnalité» de son équipe en absence des joueurs expérimentés comme Ronaldo, Chiellini ou Bonucci, les trois grands absents du jour. Les lendemains de C1, entre fatigue et décompression, ont aussi été durs pour l'Atalanta Bergame, qui a rechuté à domicile face au Hellas Vérone (0-2), trois jours après son exploit à Liverpool en Ligue des champions. Voilà la «Dea» engluée à la 9e place.