Trois grands d'Italie doivent faire oublier une semaine difficile: la Juventus Turin inerte en Europe, l'Inter en crise institutionnelle et Naples en panne de football, dimanche pour la 8e journée du Championnat. Les deux premiers affrontent des adversaires à leur portée, la Juve contre Palerme et l'Inter à Cesena, mais le Napoli reçoit un de ses ennemis intimes, le Hellas Vérone. Juventus, le cas Pirlo Le génial Andrea Pirlo cristallise les maux de la Juventus. Contre l'Olympiakos, la Juve ne s'est mise à produire du football qu'une fois le barbu remplacé par Claudio Marchisio. La défaite (1-0) contre une modeste équipe européenne, après le nul contre Sassuolo (1-1), alors dernier de Serie A, laisse filtrer l'idée d'un début de crise chez le triple champion d'Italie. L'entraîneur Massimiliano Allegri, qui avait contribué à chasser Pirlo de l'AC Milan il y a trois ans, pourrait revenir à ses premières amours, le 4-4-2, après trois mois sous l'ancien régime de la défense à trois d'Antonio Conte, son prédécesseur. Avec Pirlo une autre idole pourrait rejoindre le banc contre Palerme, Arturo Vidal. Le Chilien n'est pas mauvais, mais il revient de blessure et semble encore un peu court, malgré ses propres démentis. Marchisio et Roberto Pereyra devraient les remplacer. Paul Pogba n'a pas été bon non plus en Grèce, mais le joyau français, qui vient de prolonger jusqu'en 2019, devient le leader technique de la Juve: il dirigera la manœuvre. En attaque, le jeune Alvaro Morata, plein de vigueur contre l'Olympiakos, devrait garder sa place aux dépends de Fernando Llorente. Révolution de palais à l'Inter Moratti c'est fini. Le mythique patron de l'Inter Milan Massimo Moratti a quitté son poste de président d'honneur, un peu vexé. "J'ai fait mon temps, c'est tout", assure l'homme du triplé 2010 (Ligue des champions, Coupe et Championnat d'Italie). Son fils Angelomario a aussi quitté son poste de vice-président. Le manque d'atomes crochus avec Erick Thohir, nouveau patron indonésien depuis presque un an, et les piques de l'entraîneur Walter Mazzarri, qui estimait n'avoir "pas de temps à perdre" à répondre aux mises en garde de Massimo Moratti, ont conduit à cette fin de dynastie. Le père et grand-père Angelo Moratti fut le président de l'Inter double championne d'Europe (1964, 1965). Ces secousses interviennent alors que l'équipe n'avance plus, et que Mazzarri est plus contesté que jamais. Avec un point sur neuf possibles en Serie A et un 0-0 pâlichon contre Saint-Etienne, l'Inter doit se reprendre contre le promu. Pendant la révolution, les travaux continuent, et pendant ce temps, les rivaux de l'AC Milan remontent vers la tête du classement (4e) avec la meilleure attaque (16 buts), à confirmer contre la Fiorentina. Naples sur un volcan Le Vésuve gronde. Le Napoli a déjà perdu deux fois en Serie A, Gonzalo Higuain n'a pas marqué un seul but, Rafael Benitez et son "mercato discount" sont critiqués, mais la défaite chez les modestes Young Boys de Berne (2-0), jeudi en Europa League, a monté d'un cran le curseur d'alerte. Naples aurait grand besoin d'une victoire pour éloigner les doutes. Les recrues comme Michu, Jonathan De Guzman ou David Lopez ont échoué jusqu'ici. "Pipita" Higuain n'est que l'ombre de lui-même depuis sa finale de Coupe du monde perdue, et seul José Callejon (6 buts) tient à flots le Napoli. La grande rivalité entre les tifosi de Naples et du Hellas Vérone ne fait rien pour apaiser l'ambiance. Pire, le prochain match à domicile se jouera contre l'AS Rome sous très haute tension, à cause de la mort du tifoso Ciro Esposito sous les balles d'un tifoso de la Roma la saison dernière.