Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a réaffirmé, samedi, que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), dont le lancement effectif est prévu début 2021, constituait pour l'Algérie «un choix stratégique», appelant à «davantage d'efforts pour aplanir les difficultés qui persistent et régler les questions en suspens». Dans son allocution aux travaux de la 13e session extraordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) tenus en visioconférence, M. Djerad a déclaré que «pour l'Algérie, la Zlecaf est un choix stratégique, exigeant une conjugaison des efforts pour aller de l'avant dans la concrétisation des objectifs de développement de notre continent et de nos pays, et la consolidation de la paix et de la sécurité, étroitement liée aux progrès du développement économique». Le Premier ministre a estimé que «l'avancement» réalisé, aujourd'hui, dans l'activation de la Zlecaf, dont le lancement sera effectif à partir de janvier 2021 avec le début des échanges de marchandises et de services, sans restrictions entre les pays membres, «nous incite à consentir davantage d'efforts pour aplanir les difficultés qui persistent et régler les questions en suspens». Estimant que ces difficultés et questions «peuvent impacter l'activation totale de la Zlecaf», M. Djerad a cité, notamment, celles ayant trait aux règles d'origine, aux tarifs douaniers et aux listes d'engagements relatifs au commerce de services. Il a souligné, dans ce sens, «l'adhésion de l'Algérie au consensus enregistré au niveau des instances de négociation, concernant les questions en suspens en lien avec les règles d'origine», assurant que «l'élaboration des offres tarifaires du commerce des biens et des services et des offres préliminaires des secteurs prioritaires pour le commerce de services algérien est en voie de finalisation». «Convaincue de l'importance de la complémentarité économique africaine, l'Algérie a été parmi les premiers pays à ratifier l'accord de création de la Zlecaf, lors de la 10e session extraordinaire du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement en mars 2018, et a pris part, régulièrement et efficacement, depuis le lancement des négociations en 2016, à toutes les réunions des instances de négociation et à tous les niveaux», a rappelé le Premier ministre. Et d'ajouter : «Elle a également donné une dimension importante à ce projet en œuvrant à la mise en place d'une haute entité chargée de la gestion et du suivi de ce dossier stratégique.» M. Djerad a rappelé, dans ce sens, «l'entérinement récemment par le Parlement algérien de l'accord de création de la Zlecaf, le dépôt des instruments de ratification devant se faire dès le parachèvement des procédures internes». Mettant en exergue «la vision de l'Algérie tendant à conférer aux infrastructures nationales et projets structurants régionaux un caractère complémentaire et intégré», il a souligné que cette vision «s'inscrit en droite ligne de sa fidélité constante à sa dimension africaine, à ses engagements continentaux et à sa politique de solidarité envers les pays africains». «Des projets qui profiteront, inéluctablement, à la Zlecaf, en ce sens qu'ils garantiront le soutien logistique indispensable, notamment à travers la Transsaharienne Alger-Lagos (Nigeria), le gazoduc entre l'Algérie et le Nigeria, la liaison fibre optique Alger-Abuja et le port de Cherchell, en tant que hub de fret maritime.» La création de la Zlecaf, a estimé le Premier ministre, «est une opportunité cruciale pour intensifier et développer le commerce interafricain», qui devrait connaître, a-t-il ajouté, «une hausse significative, en sus de la consolidation des objectifs de complémentarité et d'intégration continentales à travers le commerce et l'investissement, deux éléments clé pour le soutien de la croissance et du développement économique durable». «Avec un marché de 1,2 milliard de personnes, d'une valeur de 3 000 milliards USD et un produit intérieur de 2,5 milliards USD, les potentialités et les capacités économiques de l'Afrique connaîtront une exploitation optimale grâce aux flux commerciaux intracontinentaux qui devront avoisiner les 52% au lieu du taux actuel, qui ne dépasse pas 16%», a-t-il fait remarquer. M. Djerad a relevé, également, que «le développement du commerce interafricain contribuera au développement des chaînes de valeurs régionales, de l'industrialisation et de la création des opportunités d'emploi», ajoutant que «le démantèlement tarifaire progressif entre les Etats africains, à hauteur de 90% de positions tarifaires sur 5 ans, donnera la priorité aux entreprises africaines afin de répondre aux besoins croissants du marché africain et de profiter de ses avantages».