Plusieurs jeunes détenus du mouvement populaire ont retrouvé leur liberté ces derniers jours. A l'issue de leur procès, ils ont été condamnés à des peines déjà purgées, ce qui leur a permis de quitter les prisons où ils croupissaient «arbitrairement», selon les avocats et les défenseurs des droits de l'Homme. L'ancien capitaine de la marine marchande nationale, Hamza Djaoudi, a quitté, hier mercredi, la prison de Tidjelabine dans la wilaya de Boumerdès, après la prononciation du verdict dans son procès en appel. Sa peine a été réduite à une année de prison, dont six mois ferme et six mois avec sursis. Ayant déjà purgé cette peine, le jeune activiste du mouvement populaire a retrouvé sa liberté, ses parents et ses amis. En détention depuis le 18 juin 2020, Hamza Djaoudi est poursuivi pour «outrage à corps constitué», «atteinte à la personne du président de la République», «publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l'intérêt national», «incitation à attroupement non armé» et «participation à un plan visant l'atteinte au moral des troupes de l'armée». En première instance, il a été condamné à 18 mois de prison ferme. Hamza Djaoudi n'est pas le premier jeune du Hirak à quitter la prison ces derniers jours. Avant-hier, l'étudiant Walid Nekiche a retrouvé sa liberté après plus de 14 mois de détention à la prison d'El-Harrach. Il a été relaxé de toutes les graves charges qui étaient retenues à son encontre, et le tribunal a retenu uniquement celle de «distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l'intérêt du pays». Condamné à six mois de prison ferme, après que le procureur eut requis la perpétuité, peine déjà purgée, l'étudiant a quitté la prison au grand soulagement des siens. Les révélations sur les sévices qu'il aurait subis ont choqué l'opinion publique et des appels à l'ouverture d'une enquête sur ces pratiques ont été lancés. La veille, un autre activiste a été libéré à Sétif. Il s'agit de Walid Kechida, incarcéré pendant de longs mois pour le même type de publications sur les réseaux sociaux. A l'issue de son procès en appel, il a été condamné à six mois de prison ferme, peine déjà passée en détention. Fin janvier dernier, trois autres jeunes du Hirak, à savoir Mohamed Tadjadit, Noureddine Khimoud et Abdelhak Ben Rahmani, ont quitté la prison d'El-Harrach, après avoir été condamnés à des peines déjà purgées. Cette vague de libérations dénote-t-elle une volonté du pouvoir d'assainir ce dossier ? En tout cas, dénonçant le caractère arbitraire de ces détentions, des avocats, des militants et des partis politiques appellent à la libération de tous les détenus du mouvement et leur réparation. K. A.