Le jeune Mohamed Tadjadit, surnommé le poète du hirak, et ses codétenus ont quitté jeudi la prison après avoir purgé les peines pour lesquelles ils ont été condamnés. Le tribunal de Baïnem a en effet prononcé le même jour son verdict. Mohamed Tadjadit a écopé de six mois de prison, dont 4 mois ferme. Une peine privative de liberté assortie d'une amende de 200 000 DA. Noureddine Khimoud a été condamné à quatre mois de prison ferme, assortis d'une amende de 50 000 DA, tandis que Abdelhak Ben Rahmani a écopé d'une peine de trois mois de prison ferme, assortie d'une amende de 100 000 DA. Le parquet avait requis deux ans de prison ferme et une amende de 200 000 DA à l'encontre des trois détenus lors du procès qui s'est déroulé le 14 janvier. Mohamed Tadjadit et Noureddine Khimoud ont été placés sous mandat de dépôt le 27 août 2020. Abdelhak Ben Rahmani, quant à lui, a été incarcéré dans le même dossier le 6 octobre. Le 16 novembre de la même année, Mohamed Tadjadit et Noureddine Khimoud ont été présentés devant le juge d'instruction et Abdelhak Ben Rahmani deux jours plus tard, soit le 18 novembre. Les trois ont été poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation, dont «atteinte au président de la République», «atteinte à l'unité et à la sécurité nationale», «incitation à attroupement non armé», «publications pouvant porter atteinte à l'unité nationale» et «outrage à corps constitué». Tous ces chefs d'inculpation sont liés à des publications sur les réseaux sociaux. La mise sous mandat de dépôt de Mohamed Tadjadit et de deux autres activistes du mouvement populaire issu du 22 février 2019 a suscité colère et indignation, à l'instar de toutes les autres arrestations et emprisonnements pour délit d'opinion. La demande de remise en liberté conditionnelle avait été rejetée par le tribunal de Baïnem. Un rejet qui a été confirmé par la chambre d'accusation près de la cour d'Alger. La même chambre avait confirmé, le 6 janvier de l'année en cours, la décision du juge d'instruction du tribunal de Baïnem relative au prolongement du mandat de dépôt des trois détenus. Comme eux, plusieurs autres activistes du mouvement populaire du 22 février ont été interpellés au cours de l'année écoulée. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), 80 personnes se revendiquant du mouvement populaire ont été écrouées au cours de l'année 2020. Parmi elles, il y a des journalistes, à l'instar de Khaled Drareni qui a été condamné en appel à une lourde peine de deux ans de prison ferme. Il y a aussi la lourde peine infligée à l'auteur des «mèmes», le jeune Walid Khechidi, condamné à trois ans de prison ferme pour des parodies humoristiques publiées sur sa page Facebook. Advertisements