La question de l'obtention d'un second diplôme universitaire est tranchée : le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé d'orienter les intéressés vers l'Université de la formation continue (UFC). Une décision rejetée en bloc par les organisations estudiantines qui estiment qu'elle constitue une «injustice», appelant à son annulation pour éviter, disent-ils, davantage de tensions au niveau du secteur. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Les titulaires d'un diplôme universitaire et ceux ayant obtenu deux fois leur baccalauréat et désireux de suivre un second cursus au niveau des universités seront à l'avenir systématiquement orientés vers l'Université de la formation continue (UFC). Le ministère de l'Enseignement supérieur vient d'en faire l'annonce, affirmant que suite aux nombreuses sollicitations au sujet des seconds diplômes universitaires, la question a été finalement tranchée. Une décision qui est loin de faire l'unanimité au sein de la communauté estudiantine. Les organisations représentant les étudiants sont loin de cautionner cette nouvelle mesure. Fateh Seribli, le président de l'Organisation estudiantine algérienne libre (Oeal) appelle la tutelle à tout simplement revenir sur sa décision pour, dit-il, éviter «d'exacerber les tensions au niveau des universités» qui risquent de mener à des actions de protestation. Pour quelles raisons ? Le président de l'Oeal dit refuser que le diplôme du baccalauréat devienne «hybride», ajoutant que «tout le monde sait que les conditions d'accès à l'université et à l'UFC ne sont pas les mêmes. Pour l'UFC, il n'est pas exigé le baccalauréat, qui reste un diplôme de valeur». Fateh Seribli estime, en effet, que «cette décision n'est pas juste pour des milliers d'étudiants qui seront ainsi privés de choisir les filières qu'ils veulent. Les bacheliers ne seront pas intéressé par une inscription à l'UFC pour plusieurs raisons, à savoir l'inexistence de plusieurs spécialités demandées par le marché du travail, à l'instar des spécialités techniques ou scientifiques comme la médecine ou l'architecture. A cela s'ajoute la question de l'équivalence puisque les diplômes obtenus auprès de l'UFC ne sont pas équivalents aux licences, masters ou doctorats délivrés par les universités et la problématique de la reconnaissance des diplômes par la Fonction publique». Même son de cloche du côté de l'Union générale des étudiants libres (Ugel) qui qualifie cette décision d'«injuste». Son chargé de la communication estime, en effet, que «ce n'est pas juste de priver des bacheliers de choisir la filière qu'ils visent. A la base, lorsqu'un étudiant refait son bac, c'est pour pouvoir accéder à des filières comme la médecine qui ne sont pas disponibles au niveau de l'UFC qui n'offre pas autant de spécialités que l'université». Le ministère de l'Enseignement supérieur se retrouve ainsi face à un front du refus alors qu'il espérait, par sa décision, régler une question récurrente. N. I.