Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a appelé hier les étudiants des écoles normales supérieures (ENS), à surseoir à leur mouvement de grève pour «éviter les mesures pédagogiques en cas de non-accomplissement de 70% du programme». Le ministre invite donc les étudiants en grève depuis plusieurs semaines, pour des revendications liées à la contractualisation avec le ministère de l'Education, à mettre fin à l'action de protestation et à reprendre les cours pour éviter l'année blanche. Le ministre a, dans une déclaration faite avant sa réunion avec les représentants des organisations estudiantines agréées, invité les étudiants grévistes à présenter des revendications «logiques et légales», qualifiant la revendication de recrutement direct d'«illogique». Les étudiants réclament, depuis quelques semaines, une contractualisation avec le ministère de l'Education nationale permettant le recrutement direct des diplômés des ENS, soumis actuellement aux mêmes conditions de recrutement, dont la réussite au concours de recrutement, au même titre que les diplômés des autres spécialités de l'enseignement supérieur. L'appel du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique rejoint celui des conseils pédagogiques des ENS, réunis avant les vacances d'hiver, s'inquiétant du retard accusé dans la programmation des examens et qui menacerait ces écoles d'année blanche, en cas de non-reprise des cours après les vacances. Le ministre annonce avoir instruit les recteurs des différentes universités du pays de sévir contre toute fermeture de structure universitaire pour motif de grève. Des mesures disciplinaire allant jusqu'à l'exclusion et des poursuites judiciaires peuvent être envisagées contre toute action de fermeture d'université. Cette déclaration du ministre qui sonne comme «une menace» reflète, selon l'Union générale des étudiants libres (Ugel), la politique du ministère visant à duper l'opinion, en prévision de la grève du 14 janvier prochain que compte organiser l'Ugel, avec l'aile Milat du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui menace de paralyser le secteur. Cette action s'ajoutera à celle menée actuellement par les étudiants des différentes ENS, rappelle l'Ugel dans un communiqué diffusé hier. L'organisation estudiantine qui renouvelle son appel à la mobilisation pour la grève susmentionnée, souligne que sa plateforme de revendications concerne le classement dans des catégories supérieures des titulaires de licence et master dans la Fonction publique. Il s'agit également de l'abandon du système d'orientation actuel des nouveaux bacheliers «responsables de dysfonctionnements dans l'orientation des nouveaux bacheliers et dans la gestion des recours». L'Ugel réclame également l'application du cahier des charges pour le système LMD et la contractualisation des universités avec les entreprises économiques, en vue de débouchés professionnels pour les diplômés.