La rencontre entre les futurs conseillers économiques à l'étranger et les opérateurs économiques algériens vise à permettre aux exportateurs algériens d'échanger et d'interagir avec les futurs conseillers au sujet de leurs attentes en termes d'accompagnement et de développement des produits et des services sur le marché extérieur. C'est aussi l'occasion de l'annonce de l'ouverture du bureau d'information et de la promotion des investissements et des exportations (Bipie) au siège du ministère des Affaires étrangères. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Pour cela, cadres du ministère des Affaires étrangères, responsables du patronat, associations d'experts et représentants des opérateurs économiques étaient réunis, hier, au siège de la CACI à Alger, pour débattre du thème des facilitations des exportations nationales grâce à l'accompagnement du MAE par le biais des représentations diplomatiques algériennes à l'étranger. À l'occasion, on a rappelé les instructions de Sabri Boukadoum, dans le domaine du rôle que peut jouer la diplomatie économique en faveur de l'exportation du produit algérien hors hydrocarbures. Le représentant du MAE a considéré que la réussite de ce processus est liée à l'adhésion de tous les acteurs et le tissage d'un réseau qui compte les producteurs, agricoles et industriels ainsi que les institutions financières. « La formation de la mission diplomatique algérienne dans le domaine de la diplomatie économique est au programme », a rappelé le représentant du MAE. Les domaines de formation des ambassadeurs et des consuls sont ciblés s'agissant des techniques de négociation et de l'anglais des affaires, entre autres. Pour sa part, le président de la Direction de la promotion et du soutien aux échanges économiques (DSPE) a rappelé la démarche du ministre des Affaires étrangère Sabri Boukadoum qui vise à créer un réseau collaboratif impliquant les diplomates algériens à travers le monde, a-t-il expliqué, par la transmission des avis d'appel d'offres internationaux aux opérateurs, leur participation aux foires et expositions pour la promotion du produit national ainsi que l'accompagnement des exportateurs une fois le produit arrivé à sa phase d'export. Parmi les opérateurs économiques présents figurent des exportateurs connus, qui, dans leur ensemble, ont témoigné des difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain du circuit de l'export. Ils ont été unanimes à accueillir favorablement l'initiative du ministère des Affaires étrangères, mais pour beaucoup d'entre eux, ils ont regretté l'absence du ministère des Finances. Ils ont souhaité la présence de la Banque d'Algérie, car « elle représente avant tout l'Algérie à l'étranger », ont-ils fait remarquer. L'un d'eux dira que les efforts du MAE à lui seul ne suffisent pas. Et c'est dans ce contexte qu'un opérateur économique, parlant de l'accord de la Zlecaf et de la Cedeao, déclare ouvertement « qu'on pense que l'Afrique est une terre acquise aux exportations algériennes alors qu'il faut être d'abord présent ». « Nous ne le sommes pas », enchaîne un autre qui avoue que « le made in Algeria est méconnu et il n'est pas apprécié », poursuivant plus loin que « même l'Algérie n'est pas connue dans le continent ». De ce fait, un président d'un groupe dira qu'un travail de marketing s'impose et il faut commencer par déterminer la problématique suivante : on exporte quoi, comment et où ? Dans le même sillage, le représentant de la DSPE préconise l'élaboration d'une cartographie industrielle afin d'élaborer un guide et faire connaître le potentiel existant en Algérie en matière de production. Le président de la CACI, quant à lui, a fait savoir qu'un programme de visite nationale qui englobe le Sud comme les Hauts-Plateaux est mis en place afin de détecter toutes les richesses. Promettant, enfin, qu'une conférence nationale regroupant tous les acteurs concernés par l'export sera programmée au terme de ces sorties sur le terrain. Une affirmation qui constitue, selon certains présents, une réponse aux préoccupations des opérateurs qui avaient déploré l'absence du ministère des Finances à la rencontre initiée par la CACI. A. B.