Des professionnels de la culture, réunis à Alger, ont proposé plusieurs solutions à la relance de la création et l'investissement culturels à travers la levée des obstacles légaux et contraintes administratives rencontrés par les porteurs de projets. Intervenant à l'occasion du Forum de l'économie culturelle (3-5 avril ) au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, le cinéaste et producteur Belkacem Hadjadj a suggéré la mise en place d'un «comité intersectoriel» qui aura pour charge de prendre en compte les projets liés à l'investissement dans le secteur culturel. Ce comité, composé de plusieurs ministères, contribuera à résoudre toute problématique entravant l'aboutissement des projets culturels, a-t-il expliqué, soulignant que l'industrie cinématographique et télévisuelle demeure «la locomotive» de la relance culturelle en Algérie. Relevant un manque de structures de production et de post-production cinématographiques comme les studios de tournage, Belkacem Hadjadj estime que la création artistique se heurte à des mécanismes de blocage. Ce cinéaste, également membre représentant de l'Association des producteurs algériens de cinéma (Apac), a appelé aussi à améliorer la formation qui, dit-il, revêt une importance capitale pour la relance culturelle et cinématographique. Pour sa part, Ryad Ayadi, représentant de MD-ciné, une entreprise spécialisée dans la distribution cinématographique, suggère des mesures incluant des facilités fiscales et législatives pour inciter les porteurs de projets à investir dans l'industrie du cinéma en leur accordant des avantages fiscaux, parafiscaux et fonciers. Concernant le financement, le responsable de MD Ciné, créé en 1997, propose l'octroi des taux d'intérêt bonifiés aux investisseurs ainsi qu'une exonération d'impôts sur le moyen terme. Fatah Kezzim, expert en entreprenariat, a, quant à lui, appelé à la création de mécanismes d'accompagnement «opérationnels» des projets culturels et d'un incubateur institutionnel dédié à l'entreprenariat dans le but de rendre le produit culturel «économiquement rentable». Le directeur de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogebc), Abdelkader Dahdouh, a estimé que l'Algérie peut, de par ses potentialités touristiques et sa richesse culturelle et cultuelle, devenir une destination culturelle par excellence. Pour cela, il suggère un plan d'action pour faire du patrimoine culturel une «ressource économique». Présent à cette rencontre, le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir, a relevé l'existence d'«obstacles légaux» et d'entraves au financement de projets culturels, appelant à ce propos à les surmonter pour encourager l'investissement culturel. Au terme de ces interventions, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a affirmé qu'il y a une «volonté politique de relancer l'industrie cinématographique et inciter l'investissement dans le secteur culturel». Rappelant les mesures prises par son département en partenariat avec d'autres ministères, Mme Bendouda a assuré que les propositions des professionnels seront prises en considération pour envisager une «véritable» relance de la création et de l'investissement dans le secteur culturel. Organisé par le ministère de la Culture et des Arts en partenariat avec le Cnese, le Forum de l'économie culturelle s'est poursuivi jusqu'à lundi avec des conférences en lien avec l'entreprenariat dans le secteur en plus d'ateliers sur le financement et la commercialisation des produits culturels.