Les membres de l'Apac sont revenus lors d'une conférence de presse animée, hier, à la cinémathèque d'Alger, sur les grandes lignes de cette initiative qui tend à l'"amélioration des conditions d'exercice" et au "développement" du secteur cinématographique. Un collectif de producteurs composé d'une quinzaine de membres vient de créer l'Apac (Association des producteurs algériens de cinéma). Afin de dévoiler les grandes lignes de cette initiative qui tend à l'"amélioration des conditions d'exercice" et au "développement" du secteur cinématographique, une conférence de presse a été donnée dans la matinée d'hier, à la cinémathèque d'Alger. D'emblée, Belkacem Hadjadj, président de l'APAC a martelé : "La production culturelle et artistique de manière générale a un besoin premier qui est la liberté de création". Et de renchérir : "On ne peut pas rester assistants, il faut qu'on nous laisse mettre en place une industrie et une dynamique qui générera de l'argent". Tour à tour, les intervenants présents à savoir Lotfi Bouchouchi, Yasmine Chouikh et Djafer Gacem, ont présenté le programme d'"idées et de propositions de réflexion pour assainir et relancer le cinéma algérien", qui pour rappel a été adressé au ministère de la Culture. Parmi les axes de réflexion, on peut citer l'un des volets majeurs dans la chaîne cinématographique : la production. En premier lieu, les membres proposent la révision du Fdatic, dont le fonctionnement doit être revu, "élever le degré d'exigence de la qualité des projets" ; qu'il "redevienne" un soutien au cinéma à travers les sociétés de production, et garantir la transparence. Il a été, entre autres, suggéré d'autres "perspectives de financement" ("multiplier et diversifier les sources de financement"), notamment l'inscription dans les cahiers de charges des chaînes télé de "l'obligation de participer" à la production cinématographique, mise en place de fonds régionaux de financement et de soutien des opérateurs économiques, sensibiliser les banques à accompagner la production… Concernant le deuxième volet relatif à la diffusion et à l'exploitation, il est question de l'"investissement" dans les salles obscures, création de multiplex, projection de films commerciaux étrangers et la promotion des œuvres algériennes. Pour le troisième volet, il s'agit de la formation qui, rappelons-le, est quasi-inexistante. A ce propos, l'Apac propose d'organiser des sessions de formation en direction des techniciens, qui seront dispensées par des formateurs professionnels. "Si ce processus est mis en route, cela permettra d'assurer à la production des techniciens compétents, de dégager et de repérer des techniciens dont le niveau et les capacités pédagogiques permettront de devenir à leur tour des formateurs". Selon les intervenants, pour inculquer la culture cinématographique, il faut viser l'école, et ce, en "introduisant" le 7e art dans les établissements scolaires, car "le cinéma est une fenêtre sur le monde". Aussi, l'"organisation de la profession" à travers l'octroi des cartes professionnelles. Suite à la présentation des axes de réflexion, les conférenciers sont revenus lors du débat sur d'autres problèmes que vit ce secteur en "dégradation", à l'exemple de la loi de 2011, de la cinématographie, des lenteurs dans la délivrance du visa d'exploitation par la commission de visionnage qui ne "doit pas empêcher la sortie d'un film, mais laisser le public se faire sa propre opinion", a insisté Yasmine Chouikh. Afin que le 7e art algérien sorte de cette agonie, il faudrait qu'il y ait une volonté politique. "Cette dernière n'existe pas. Le cinéma a toujours servi comme caisse de résonnance aux politiques pour leurs discours et vision. Mais pensent-ils réellement au cinéma comme art ?", s'est insurgé Belkacem Hadjadj. Depuis l'installation du nouveau gouvernement, les membres de l'Apac sont dans l'"attente" de voir s'il y a une réelle volonté politique dans le lancement d'une industrie cinématographique. D'ailleurs, la ministre de la Cutlure, Malika Bendouda, a annoncé dimanche, lors du Conseil des ministres, "la création d'une dynamique de diffusion de longs métrages disponibles au ministère" et "l'augmentation de la production cinématographique à 20 films par an", a rapporté l'APS.